Allègement de l'impôt pour certaines classes moyennes, remise à plat de la fiscalité carbone, délibérations « à tous les échelons » et encore « plan de sobriété républicaine »: les députés LREM ont versé mardi leurs idées au grand débat.

« Nous allons ouvrir quelques pistes » et « cela n'est en aucun cas un contrat de gouvernement ou un programme », a averti leur patron Gilles Le Gendre devant la presse, avant le coup d'envoi de l'examen du grand débat dans l'hémicycle. La consultation nationale « a beaucoup mobilisé le groupe » majoritaire, a-t-il souligné, entre le millier de réunions dans les circonscriptions depuis mi-janvier, des questionnaires en ligne et une série de réunions internes.

Il en ressort sur le plan fiscal « une défiance généralisée vis-à-vis de l'impôt » dans la population et le fait « qu'on a oublié de s'adresser à la classe moyenne inférieure », a relevé Bénédicte Peyrol.

Les députés LREM veulent donc « lisser l'entrée dans l'impôt sur le revenu et alléger les deux premières tranches ». Il y a aussi un « besoin de remettre du sens derrière le budget de l'État », avec une prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse (bien-être, empreinte carbone...). Les députés soutiennent par ailleurs « sans réserve la réforme de la fiscalité du patrimoine et du capital entreprise en début de mandat » - autrement dit la suppression de l'ISF - mais seront « attentifs à l'évaluation de la réforme ».

« Impératif de justice sociale »

Sur le plan environnemental, les « marcheurs » veulent « évaluer l'acceptabilité de la reprise d'une taxe carbone avec un impératif de justice sociale ». Ils prônent une loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, du « green budgeting », soit la vérification chaque année que les dépenses publiques correspondent aux engagements internationaux, et encore la sortie des investissements écologiques des 3% de déficit autorisés.

Concernant les services publics, ces parlementaires font état d'un « énorme besoin de proximité » et se prononcent pour « redéployer des fonctionnaires de guichet dans les mairies ». Ils souhaitent aussi aller vers un « versement unifié et automatisé des aides sociales ». L'idée d'un « plan de sobriété républicaine » a en outre été lancé, à partir d'un état des lieux des rémunérations des hauts fonctionnaires notamment.

Enfin, sur le volet démocratie, le groupe imagine le « développement d'instances de démocratie délibérative à tous les échelons », la reconnaissance du vote blanc, des organisations syndicales « revivifiées », ou une « évaluation citoyenne » des lois. Quant à la réforme des institutions restée à quai, ils envisagent un « éventuel appel aux Français à se prononcer dessus ».