L’Autorité des marchés financiers va profiter de compétences élargies pour interdire la commercialisation d’options binaires et limiter la vente de CFD. Deux produits largement promus sur internet mais excessivement complexes et risqués pour les particuliers.

L’AMF va muscler son arsenal anti-options binaires et CFD. Le régulateur boursier mène de très longue date une campagne de prévention et d’information concernant ces actifs hautement spéculatifs, très largement mis en avant par certaines plateformes web. Les options binaires sont un outil de trading permettant de parier à la hausse ou à la baisse sur les cours bousiers, un outil excessivement risqué pour les investisseurs particuliers. En outre, à l’image de l’investissement sur le Forex, certaines plateformes exercent illégalement et se révèlent être des escroqueries.

Suite à une directive européenne, l’Autorité européenne de contrôle des marchés financiers (ESMA) a interdit la commercialisation d’options binaires au niveau européen. Une mesure qui n’est toutefois que temporaire, et qui doit « prendre fin au 1er juillet 2019 », comme l’explique l’AMF dans son communiqué. Raison pour laquelle le gendarme boursier souhaite pouvoir « prolonger » cette interdiction de commercialisation au niveau national.

Consultation publique jusqu’au 15 avril 2019

L’AMF a donc lancé une consultation publique, ouverte jusqu’au 15 avril, avant d’interdire, « en France et depuis la France », la « commercialisation, la distribution et la vente d’options binaires aux clients non professionnels ».

La consultation publique porte aussi sur la commercialisation de CFD, des produits dérivés « hautement risqués, volatils et de court-terme », eux aussi jugés trop complexes pour un public d’investisseurs particuliers. A l’image des mesures prises par l’ESMA au niveau européen, mais de façon temporaire, l’AMF vise à restreindre très fortement la vente de CFD aux clients non professionnels. Si la restriction envisagée est confirmée, seuls les CFD respectant des caractéristiques très strictes, parmi lesquelles un avertissement sur les risques et une limite à l’effet de levier, seront autorisés en France. Les plateformes d'investissement ne pourront en outre pas inciter le public à miser sur ce type de support financier.