Les montants prêtés par les banques aux particuliers ne cessent d’augmenter. Une source d’inquiétude pour les autorités, qui pourraient leur demander de se constituer des réserves supplémentaires.

1 227 milliards d’euros : c’est l’encours global de l’ensemble des crédits aux particuliers selon la Banque de France fin janvier 2019. Un record. Dans le lot, l’institution dénombre 1 013 milliards d’euros prêtés par les banques pour un crédit immobilier. Là encore, c’est un record.

Des records qui inquiètent les autorités de régulation françaises. Le 8 mars, sur BFM Business, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau avait confié son inquiétude : « Les crédits à l’économie française croissent fortement à 6% par an aujourd’hui, beaucoup plus vite que la taille de l’économie, et croissent peut-être trop fortement », avait ainsi expliqué François Villeroy de Galhau.

Réunion des « Sages de la finance » ce lundi

Le 8 mars dernier, le gouverneur de la Banque de France – et de fait président du régulateur bancaire, l’ACPR – avait exprimé sa volonté de prendre des mesures via le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), une entité rassemblant des experts du secteur et les différentes autorités de régulation sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Bref : les « Sages de la finance ». Or la réunion trimestrielle du HCSF se tient ce lundi après-midi.

Comment ce Haut conseil pourrait-il inciter les banques à resserrer les vannes du crédit, et en particulier du prêt immobilier ? François Villeroy de Galhau a joué la transparence lors de son passage sur BFM Business : « Nous avons un instrument (…). Le coussin contracyclique consiste à demander aux banques, quand le crédit augmente fortement, de mettre des réserves de côté, d’augmenter peut-être temporairement leur capital pour faire face à un risque de retournement du crédit. En effet, quand le crédit augmente très rapidement à un moment, il y a un risque d'autant plus fort – l'expérience le prouve – qu’à un moment il freine trop brutalement. Nous avons déjà utilisé une fois ce coussin contracyclique en juin de l'année dernière. Nous regardons sérieusement s’il ne faut pas l’augmenter. »

Concrètement, pour les particuliers, cet outil ne contraint pas directement les banques à resserrer leurs critères d'octroi. Mais il les incite à éviter les excès, et donc à éviter d'accorder des crédits trop risqués. Un nouveau recours à ce coussin contracyclique passe donc par une décision du HCSF. Verdict en fin de journée.