Une centaine d'étudiants et lycéens ont bloqué pendant plus de trois heures vendredi matin l'entrée du siège de la Société générale à La Défense, dénonçant ses financements nocifs au climat, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, à l'appel du collectif Youth for Climate, ont pénétré vers 09H00 dans la tour. Ils se sont assis devant les portiques de sécurité, bloquant l'accès du personnel et des visiteurs, en pleine heure de pointe. Sur leurs banderoles on pouvait lire « les banques salissent notre avenir, bloquons-les ».

Certains étaient debout, bras entrelacés, chantant « on est plus chaud que le climat » ou « ne nous regardez pas, rejoignez-vous ». D'autres expliquaient poliment leur action aux personnes bloquées : « On est juste là pour essayer de défendre le climat, on est des citoyens. Du coup, on va vous demander de patienter un petit peu ».

« La jeunesse n'oubliera pas »

Les portes d'entrée ont été couvertes d'autocollants évoquant qui le charbon, qui le gaz de schiste, qui les forages en Arctique, avec ce rappel : « la jeunesse n'oubliera pas ». Vers midi, ils sont sortis d'eux-mêmes, en scandant « nous reviendrons faute d'engagements climat ! »

« Plus de double discours : nous demandons aux banques de stopper l'expansion des énergies fossiles, » a expliqué Claire Renauld, coordinatrice de Youth For Climate Paris.

« Les banques, entre 2016 et 2017, ont financé à hauteur de plus de 40 milliards d'euros les énergies fossiles, quand la science alerte et alerte à nouveau sur le fait que les énergies fossiles doivent rester dans le sol », a fait valoir Lorette Philippot, des Amis de la Terre. L'ONG mène campagne contre la Société générale en particulier, accusée de soutenir « massivement les industries fossiles » et d'être « la première banque au monde à financer l'exportation du gaz de schiste américain ».

Mesures concrètes

Dans un communiqué, la banque a défendu son action. « Nous regrettons que l'action dans nos locaux ne tienne pas en compte les engagements et actions accomplies ces dernières années en matière de lutte contre le réchauffement climatique », dit-elle, assurant avoir « pris des mesures concrètes dès 2015 ».

« Nous finançons massivement les énergies renouvelables, avec 100 milliards mobilisés entre 2016 et 2020 dans la transition énergétique. Nous avons arrêté tout financement dédié au charbon, au pétrole issu des sables bitumineux ou extrait en Arctique », ajoute-t-elle.

Des dizaines de milliers de jeunes ont commencé à se mobiliser vendredi dans le monde pour réclamer plus d'actions contre le réchauffement climatique, un mouvement inspiré notamment par la jeune Suédoise Greta Thunberg, en grève hebdomadaire d'école depuis plus de six mois.