Plusieurs dizaines de députés de la majorité veulent des sanctions contres les buralistes qui vendent des jeux de tirage et de grattage aux mineurs. Une proposition qui intervient à la veille de la privatisation de la Française des jeux.

Ils ne veulent pas vendre le bijou de famille en l’état. 71 députés de la majorité font des pieds et des mains pour renforcer le contrôle de la vente aux mineurs de jeux de tirage et de grattage. Ce, avant la privatisation très critiquée de la Française des jeux (FDJ) prévue dans la loi Pacte, actuellement en discussion au Parlement. A la clé, 7 500 euros d’amende pour les buralistes « qui seraient pris en flagrant délit », révèle ce matin Le Parisien.

« Il faut être dissuasif comme on l’est pour la vente d’alcool ou de tabac. Avec une telle amende on responsabilise les commerçants », estime le député LREM du Calvados Christophe Blanchet, l’auteur de la proposition.

Mais visiblement l’exécutif ne voit vraiment pas d’un bon œil cette initiative. Selon les parlementaires « rebelles », le gouvernement ne veut surtout pas imposer de nouvelles contraintes à la FDJ, afin d'en obtenir le meilleur prix. « Ils essaient de rendre la mariée plus belle pour pouvoir la vendre plus cher, c’est comme pour une voiture d’occasion qu’on va bien lustrer avant de s’en débarrasser », tacle une élue LREM. De son côté, Bercy rejette cet argument.

Jusqu’ici, c’est la FDJ qui est censée contrôler, au moins tous les deux ans, chaque point de vente pour vérifier si l’interdiction de la vente aux moins de 18 ans est respectée. « Le pouvoir de sanctionner doit être à l’initiative de l’Etat, imaginez qu’on demande à Pernot-Ricard de surveiller la vente d’alcool à des mineurs, il serait juge et partie ! », ironise le député Serge Ramos.

L’Etat détient aujourd’hui 72% du capital de la FDJ et il en conserverait au moins 20% après la privatisation. Elle pourrait rapporter au moins un milliard d’euros afin de financer le fonds d'innovation, lancé en 2018. Par ailleurs, la manne que reçoit chaque année l’Etat, environ trois milliards d’euros prélevés sur les mises des 26 millions de joueurs français, sera maintenue.