Le régulateur bancaire britannique est entré en contact avec Revolut, suite à un article de presse exposant un défaut de surveillance des transactions illicites. La néobanque londonienne, qui revendique plus d’un demi-million de clients en France, conteste toute brèche dans son système de conformité.

Revolut a-t-elle, durant 3 mois, désactivé par erreur le système de surveillance des transactions entrant et sortant des comptes de ses clients ? A-t-elle, en conséquence, échoué durant cette période à détecter d’éventuelles transactions frauduleuses - blanchiment, financement d’activités illicites, etc. - comme elle en a l’obligation ?

C’est en tout cas ce que rapporte le journal anglais The Telegraph, dans une série d’articles publiés depuis le 28 février. De même source, on explique que cette brèche aurait entraîné le départ du directeur financier de l’entreprise, Peter O’Higgins, et déclenché une « enquête » de la Financial Conduct Authority (FCA), régulateur du secteur financier britannique.

Des informations contestées par Revolut

Contactée, Revolut conteste l’existence de tels manquements. « Nous avons effectivement développé un nouveau système de surveillance, qui a été lancé puis désactivé », explique Emmanuel Boulade, chargé de la communication de l’enseigne en France. « Mais l’ancien système a pris le relais ». Un argumentaire repris par Nik Storonsky, le patron de Revolut, sur le blog de la société : il y jure notamment qu’à « aucun moment durant cette période, [Revolut] n’a enfreint aucune de ses obligations réglementaires et légales ».

Il réfute également l’idée que le départ de son directeur financier soit lié à cette séquence. « En réalité, Peter a décidé de se retirer, estimant que la fonction nécessitait quelqu'un possédant une expérience plus importante en banque de détail, alors que Revolut se prépare à devenir une banque de plein droit dans de nombreuses juridictions », écrit le fondateur de Revolut. La démission de Peter O’Higgins remonte ainsi, selon la communication de Revolut, au mois de janvier. Il reste par ailleurs à son poste, le temps que l'entreprise lui trouve un remplaçant.

Enfin, Revolut conteste faire l’objet d’une enquête de la FCA. « L’Autorité nous a contacté après la publication de l’article du Telegraph, et nous discutons avec elle », admet Emmanuel Boulade. « Mais il n’y a pas d’enquête à proprement parler ».

Les pratiques managériales en question

Dure semaine pour Revolut. Dans un autre article publié le 28 février, cette fois par le magazine Wired, ce sont les pratiques managériales de la néobanque qui suscitent l'interrogation. S'appuyant sur plusieurs témoignages, Wired évoque ainsi du « travail gratuit » - des candidats à l'embauche à qui l'on demande de recruter 200 nouveaux clients pour faire leurs preuves - des menaces de renvoi immédiat en cas d'objectifs non atteints, des pressions pour travailler le week-end, etc. Des pratiques qui entraîneraient une rotation rapide sur les postes à responsabilité au sein de la néobanque.

Toujours sur le blog de la compagnie, Nik Storonsky a également répondu, confessant que des « erreurs ont été faites », mais qu'elles appartiennent désormais au passé. « Comme tout le monde au sein de Revolut », écrit le CEO, « j'apprends et je grandis en permanence avec l'entreprise. Je sais maintenant que diriger une société avec succès ne se résume pas à atteindre des objectifs. »

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