L’Etat s’endette de plus en plus, mais le montant à régler pour payer les intérêts est lui de moins en moins important. Une source d'économie équivalente à la facture des 10 milliards d’euros des mesures, dévoilées en décembre, en réponse à la fronde des Gilets jaunes.

Une manne providentielle. Emmanuel Macron a peut-être trouvé le moyen de financer les 10 milliards d’euros lâchés début décembre pour calmer la colère des Gilets jaunes.

Une récente étude de la Banque de France, réalisée avant les annonces du chef de l’Etat, explique que même si la dette française ne cesse de grossir (elle est passée de 87,8% du PIB en 2011 à 98,5% en 2017), la charge de la dette, elle, diminue. L’argent dépensé par l’Etat pour payer les intérêts de la dette est passé de 2,7% du PIB à 1,9% en sept ans.

« L’environnement de forte baisse des taux d’intérêt a permis un allégement significatif de ce poste des dépenses publiques », constate la Banque de France, dans ce document repéré par Les Echos. Et la tendance est partie pour durer selon l’institution : « nous anticipons jusqu’en 2021 une poursuite de la baisse de la charge de la dette de 1,9% du PIB en 2017 à 1,3% du PIB en 2021. »

Alors que l’Etat, c’est à dire les contribuables, doit débourser 42 milliards d’euros, cette année, pour financer les intérêts d’une dette supérieure à 2 300 milliards d’euros, la charge de la dette, d'après les estimations de la Banque de France, baissera à 32,5 milliards d’euros en 2020. On frise donc les 10 milliards d’économies rien que pour l’année prochaine. Tout en sachant que le gouvernement tablait, lui, sur une prévision initiale de remboursement de 44,7 milliards d’euros, anticipant une remontée des taux d'intérêt.

Mais attention, cette bonne nouvelle, ne tient que si les taux d’intérêt restent au plancher. « Une hausse plus rapide que celle que nous utilisons dans nos hypothèses rendrait évidemment plus précoce la remontée de la charge de la dette », explique la Banque de France. Mais, en raison de la progression de l’inflation et du ralentissement économique, il est peu probable que la Banque centrale européenne ne durcisse sa politique monétaire avant au moins 2020.