Les inégalités salariales demeurent entre hommes et femmes. Mais elles se creusent d’autant plus en présence d’enfants : l’Insee montre dans une étude que la maternité accroît « le désavantage salarial ».

Jusqu’à 30 ans, en début de carrière donc, les inégalités salariales hommes-femmes ne sont pas encore béantes : « les femmes gagnent environ 6% de moins que les hommes à 25 ans », relève l’Insee dans une étude publiée hier. Or, au global, « le salaire net horaire des femmes est inférieur de 18% à celui des hommes » sur la période 1995-2015 dans le secteur privé.

Une moyenne qui cache donc des fortes disparités selon l’âge mais surtout selon la situation familiale ! L’Insee relève ainsi que la naissance d’un enfant a une incidence directe sur le niveau de salaire : une baisse de 2% à 3% du salaire moyen pour les mères après la naissance, alors que les pères voient leur hausse de salaire se poursuivre (+3% après la naissance).

7% de différence à tout âge en l’absence d’enfant

Conséquence : « Tous âges confondus, l’écart de salaire entre pères et mères est de 23% », pointe l’institut, quand « l’écart de salaire entre sexes chez les salariés sans enfant se maintient autour de 7% à tout âge ». L’Insee explique ces évolutions salariales à la fois par des « désavantages financiers immédiats » suite à une naissance, pour la mère, ainsi que par des choix professionnels (mobilités, promotions…) divergents entre un père et une mère.

L’étude confirme donc, d’une part, la réalité des inégalités salariales hommes-femmes à poste et salaire équivalent. Mais elle montre surtout que la maternité creuse très fortement cette inégalité salariale. L’Insee précise ne pas disposer de suffisamment d’éléments sur les « motivations des salariés et des employeurs » pour conclure sur les raisons des inégalités professionnelles après une naissance. L’Insee avance ainsi deux hypothèses, sans trancher, pour expliquer que les femmes s'orientent plus vers certains postes et certaines entreprises une fois qu'elles ont des enfants : « Ceci peut être dû aux choix des mères, qui recherchent des conditions de travail leur permettant de concilier vies professionnelle et familiale (…). Ceci peut aussi provenir du fait que les entreprises versant les plus hautes rémunérations sont réticentes à embaucher ou à retenir les femmes lorsqu’elles ont des enfants. »

Lire aussi : Banque, immobilier, impôt... 5 chiffres sur le couple et l'argent