Demander des « contreparties » au versement d'aides sociales, comme l'a évoqué vendredi le Premier ministre Edouard Philippe, ne doit pas se « faire de façon punitive », a estimé dimanche la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour qui « tout le monde ne peut pas retourner vers l'emploi ».

« On ne peut pas laisser quelqu'un au RSA toute sa vie sans lui proposer un parcours qui doit lui permettre de se réinsérer dans la société », a réagi Mme Buzyn sur LCI, pour qui « si l'on bénéficie d'aides sociales, on doit se projeter dans un parcours de réinsertion ».

Concernant les personnes les plus éloignées de l'emploi, comme certains SDF souffrant d'addictions, « on ne peut pas dire : cette personne, c'est désespéré, elle ne pourra plus jamais être dans la société », a-t-elle poursuivi. « Tout le monde ne peut pas retourner vers l'emploi, nous le savons, mais au moins se réinsérer par une heure dans un atelier d'insertion, on s'aperçoit que c'est très bénéfique ».

Demander des contreparties, « il ne faut pas le faire de façon punitive, et il ne faut pas en faire une idéologie », a-t-elle insisté, estimant que « mieux accompagner dans la réinsertion et ne pas tout miser sur un revenu type RSA, c'est du bon sens ».

En déplacement vendredi dans le Finistère, Edouard Philippe s'est dit favorable à la mise en place de « contreparties » aux aides sociales en France. Un sujet qu'il a qualifié lui-même d'« explosif ». « C'est indispensable d'avoir des mécanismes de solidarité pour ceux qui sont dans la difficulté, il ne s'agit pas de revenir en arrière, il s'agit de s'interroger sur est-ce que cette solidarité elle peut s'accompagner de contreparties, d'activités, d'activités d'intérêt général ? », a-t-il déclaré.