Lancée il y a un peu plus d’un an dans une relative discrétion, Max, la néobanque du Crédit Mutuel Arkéa, se fait une petite place sur le marché, avec 50 000 clients actifs. Ses ambitions vont-elles être revues à la hausse ? Quelles innovations pour 2019 ? Le point avec Didier Ardouin.

Didier Hardouin, directeur général de Max

Didier Ardouin est directeur général de Nouvelle Vague, l’établissement de paiement qui distribue Max.

Didier Ardouin, comment se porte Max, un peu plus d’un an après son lancement ?

Didier Ardouin : « Très bien. Notre croissance s’accélère : nous disposons aujourd’hui de 33 collaborateurs, répartis entre 4 sites, à Brest, Rennes, Bordeaux et Lyon, sans compter les prestataires extérieurs, une trentaine de développeurs informatiques notamment. Notre application a été téléchargée 90 000 fois, et nous comptons désormais 50 000 clients actifs, certains venus pour nos services d’agrégation, d’autres pour la carte bancaire gratuite. Max, en effet, n’est pas qu’une néobanque, mais l’agrégation d’un ensemble de services, conformément à la feuille de route qui nous été fixée par Arkéa, dans le cadre de son plan stratégique 2020. »

Quelle était cette feuille de route ?

D.A. : « Inventer un nouveau modèle à la fois humain et digital ; tester un nouvel écosystème, un nouveau modèle économique ; faire office, au final, de poisson pilote. »

Ronan Le Moal, le directeur général d’Arkéa, évoque de plus en plus souvent Max dans ses interviews. Votre actionnaire va-t-il mettre la main à la poche pour vous faire mieux connaître ?

D.A. : « Nous restons dans une dynamique de start-up. Arkéa nous a dotés d’un capital de départ [20 millions d'euros, NDLR], nous faisons avec, y compris pour la promotion. L'objectif, désormais, est d'atteindre les 100 000 clients fin 2019. »

Dans les forums et les groupes Facebook consacrés aux néobanques, on voit souvent remonter des messages très élogieux sur Max. Payez-vous des internautes pour dire du bien de vous sur les réseaux sociaux ?

D.A. : « Non, tous ces commentaires sont spontanés ! Nous disposons effectivement de quelques clients ambassadeurs non rémunérés, qui participent à notre comité dédié à l’expérience client, mais on ne leur demande pas d’intervenir sur les réseaux sociaux. »

Vous avez entièrement revu votre application, et changé le design de votre carte. Pourquoi ?

D.A. : « Depuis le vrai démarrage de Max, début 2018, les choses sont allées très vite. C’était d’ailleurs l’objectif. Mais nous sommes conscients que tout n’était pas parfait. En lien avec le comité de l’expérience client, nous avons donc apporté des améliorations : une nouvelle application, début janvier, plus ergonomique, et une nouvelle carte au design plus abouti. Nous allons d’ailleurs continuer à proposer régulièrement des améliorations et des nouveautés. »

Quelle est, justement, votre feuille de route pour 2019 ?

D.A. : La première nouveauté d’importance, c’est la mise en place d’un coach budgétaire, pour lequel nous avons travaillé avec Payboost, qui propose déjà l’application Fastoche. L’autre évolution majeure, ce sera le lancement, à partir du mois de mars, d’une nouvelle plateforme de paiement, qui permettra d’initier des virements depuis les comptes agrégés, le cas échéant en paiement instantané, d’effectuer des paiements par SMS et de bénéficier, au 2e semestre, de cashback [réductions a posteriori, NDLR] sur leurs achats. Avec l’objectif d’être les premiers à cocher toutes les solutions de paiement du marché, y compris pour le paiement mobile.

Vous disposez déjà de 2 boutiques physiques, à Bordeaux et Lyon. Allez-vous développer ce réseau ?

D.A. : « Oui, nous espérons ouvrir prochainement à Rennes et à Paris. Nous travaillons également sur un concept de pop up store, que nous souhaitons installer dans des aéroports ou des gares, et qui nous permettra de délivrer des cartes bancaires instantanément, par exemple à des voyageurs en partance pour l’étranger. »