Les mesures annoncées mi-décembre par le gouvernement face au mouvement des Gilets jaunes vont augmenter le pouvoir d'achat des ménages de 0,8% en 2019 en moyenne, selon une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) publiée ce 23 janvier.

D'après l'IPP, un organisme lié à l'Ecole d'économie de Paris (PSE), l'ensemble des ménages vont bénéficier de ces nouvelles mesures, qui ont « modifié de façon importante les effets redistributifs du budget 2019 ». Mais les effets seront « plus importants entre le 15e et le 49e centile de niveau de vie », c'est-à-dire pour les classes moyennes (le premier centile équivaut aux 1% de Français les plus pauvres, et le centième aux 1% les plus riches), qui bénéficieront d'un « gain moyen de 1,2% » selon l'IPP.

10 milliards d'euros injectés

Quelque 10 milliards d'euros de mesures sociales et fiscales ont été annoncées fin 2018 pour mettre un terme à la crise des « gilets jaunes », dans un contexte de ras-le-bol fiscal et de critiques sur le pouvoir d'achat. Parmi ces mesures figurent l'annulation de la hausse de la fiscalité énergétique prévue en 2019, la revalorisation de 90 euros de la prime d'activité, l'annulation de la hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois et la défiscalisation des heures supplémentaires.

Selon l'IPP, l'annulation de la hausse de la fiscalité énergétique va augmenter le niveau de vie de l'ensemble des ménages, avec « des effets plus importants » pour les foyers modestes, du fait de la revalorisation du montant du chèque énergie et de l'extension de l'éligibilité à ce dispositif. L'effet de l'exonération d'impôt sur le revenu des heures supplémentaires se concentre lui « sur les 60% des ménages les plus aisés », avec une hausse moyenne de 0,2 % du revenu disponible au sein de cette population.

Enfin, la revalorisation de la bonification individuelle de la prime d'activité a des effets concentrés sur les 50% de ménages les plus modestes. « Néanmoins, cette mesure n'affecte pas les premiers centiles », puisqu'elle est « ciblée sur les individus rémunérés au moins à la moitié d'un SMIC en équivalent temps plein », rappelle l'étude.