60 % des 3 275 radars ont été dégradés depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Entre les réparations et le manque à gagner, la facture pour l'Etat s'élève à plus de 500 millions d'euros.

L’Etat se serait bien passé de cette ardoise. Alors que selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, près de 60 % des radars routiers fixes, sur les 3 275 installés le long des routes de France, ont été dégradés depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, Le Parisien a fait les comptes. D'après ses calculs, la facture des radars vandalisés va s’élever à 512,8 millions d’euros, révèle-t-il dans son édition de mercredi.

Une somme très salée qui se décompose comme suit : 82,3 millions d’euros de réparations, pour une moyenne de 40 000 euros par radar, et surtout 430,5 millions d’euros de manque à gagner. En effet, avec le passage aux 80 km/h, les radars devaient rapporter l’an dernier un montant record de 1,23 milliard d’euros. Autant dire qu’on en sera très loin.

Pour la remise en service des radars, il faudra attendre

Ce chiffrage est en bonne partie corroboré par les estimations de la députée socialiste Valérie Rabault. « On peut tabler sur 500 millions d’euros de manque à gagner pour l’Etat et 50 millions de réparations », explique l’ex-rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale.

Dans tous les cas, il faudra s'armer de patience avant que tous les flasheurs ne soient remis en état de marche. « Lors du mouvement de protestation des bonnets rouges bretons, à l’automne 2013, il avait fallu plus de six mois pour restaurer tous les radars. Et là, on ne parle d’un mouvement qui ne touchait que la Bretagne… », rappelle Romain Grau, député de la majorité, membre de la commission des Finances de l’Assemblée en charge du « contrôle de la circulation et du stationnement routier ».