La filiale européenne du groupe mondial Western Union a été sanctionnée par le gendarme bancaire français à hauteur de un million d’euros, cette amende étant assortie d’un blâme. En cause : d'importants manquements dans la lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme.

Un même client, parfois « chômeur », parfois « salarié », ou « oubliant » parfois de définir son activité, a effectué sur la période 2014-2016 très exactement 363 transferts de fonds, pour plus de 45 000 euros au total ! Or ce client a selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) « dépassé à plusieurs reprises le seuil déclencheur d’alertes de 20 transactions réalisées sur une période de 30 jours ». Et « ces transferts ont été réalisés au bénéfice de 23 personnes dans 5 pays différents dont certains classés comme à risque par l’établissement ». Certes, ce client a multiplié les transferts internationaux de faible montant (124 euros en moyenne) mais l’ACPR estime que Western Union aurait dû signaler ces opérations à Tracfin, l’organisme français de lutte anti-blanchiment.

Des cas présentant ainsi un manquement avéré, l’ACPR en liste des dizaines dans la sanction rendue le 10 janvier et publiée ce mercredi 16 janvier. Or, « Western Union Payment Services Ireland Limited », le nom de la filiale européenne du groupe, qui exerce l’activité de transferts d’argent en France, « soutient que le groupe respecte, au niveau mondial, les standards de [lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme] édictés par le GAFI [Groupe d’action financière, organisme regroupant 38 pays, NDLR] tout en se conformant aux exigences réglementaires de chaque pays dans lequel il opère ». Il n’empêche, selon le régulateur bancaire français, « plusieurs dispositions légales n’étaient pas, à la date du contrôle, correctement respectées par cet établissement ».

Problèmes de vérification d’identité des clients

Plus généralement, dans cette décision, l’ACPR pointe des manquements sur les obligations de vérification d’identité des clients, sur la détection de « personnes politiquement exposées », la détection d’opérations ou clients pouvant faire l’objet de soupçons de blanchiment, l’absence d’examens renforcés quand cela est nécessaire, etc. Le régulateur relève aussi par exemple des manquements tels que l’existence d’un même identifiant attribué à plusieurs clients. La filiale européenne du groupe Western Union écope donc pour cette longue liste de manquements d’une amende de un million d’euros.