Les clients dont la somme totale des prêts sur gage n’excédait pas 100 euros au 31 octobre se verront remettre gratuitement leurs objets. Coût de l’opération pour l’établissement : 120 000 euros.

« Ma tante » fait des heureux. Pour le centenaire de son appellation, le Crédit Municipal de Paris a annoncé, la semaine dernière, la restitution gracieuse des objets appartenant à ses clients dont l’ensemble des prêts sur gage ne dépassait pas la barre des 100 euros au 31 octobre 2018.

« Il ne leur sera demandé aucun remboursement, ni intérêt liés à leur contrat », précise, dans un communiqué, l’institution fondé en 1637 par le philanthrope Théophraste Renaudot, médecin de Louis XIII. Appelé alors « Mont-de-Piété », le nom de l’établissement a été modifié à la fin de la Première Guerre Mondiale pour devenir Crédit Municipal de Paris.

Une précédente opération en 2012

1 700 clients vont pouvoir bénéficier de cette mesure pour un montant estimé à 120 000 euros au total. Ce n’est pas la première fois que le Crédit Municipal de Paris met en place une opération de dégagement gratuit. La dernière remonte à 2012 à l’occasion des 375 ans de l’établissement.

Il existe en France 48 crédits municipaux destinés à tout individu ne pouvant ou ne souhaitant pas demander un crédit classique, notamment pour des raisons financières. Les conditions proposées sont relativement intéressantes et varient selon le montant emprunté. A Paris, la plus importante caisse municipale de France, les taux annuels vont de 4 à 8,45 %.

Des bijoux en or mais aussi des grands crus déposés

Près de 600 clients s’y rendent quotidiennement parmi lesquels plus de 200 déposent des objets contre un prêt immédiat équivalent à environ 60% de la valeur du bien. Si 95% des objets déposés sont des bijoux en or, on peut aussi y laisser un vélo, un vin de grand cru, une fourrure, du mobilier… En revanche, les objets électriques ou numériques ne sont pas acceptés.

Au final, 9 personnes sur 10 viennent récupérer leur objet. Mais pour celles qui ne le souhaitent pas ou ne le peuvent pas, l’objet gagé passe alors en ventes aux enchères. Et quand le prix d’adjudication est supérieur à ce que doit le client, l’excédent, appelé boni, lui est reversé. En 2017, les clients ont ainsi récupéré 3,7 millions d’euros.