La prime Macron fait des émules. 56% des dirigeants de grande entreprise sont prêts à la verser à leurs salariés. Cette prime est totalement exonérée jusqu'à 1 000 euros.

C’était l’une des réponses apportées par Emmanuel Macron face à la colère des Gilets jaunes. En décembre, le chef de l’Etat a voulu inciter les entreprises à distribuer jusqu’à la fin mars une prime totalement exonérée jusqu'à 1 000 euros et réservée aux salariés payés moins de trois fois le Smic, soit 4 563 euros bruts en 2019.

Selon Bercy, un salarié qui se verrait attribuer une prime de 800 euros économisera 250 euros car il ne sera soumis ni à l’impôt sur le revenu, ni aux cotisations salariales et aux prélèvements sociaux.

48% des patrons inquiets de l'impact du mouvement des Gilets jaunes

L’appel du président de la République semble avoir été entendu par un certain nombre de dirigeants de grandes entreprises à en croire les résultats d’un sondage (1) publié lundi par Eurogroup Consulting. D’après ce baromètre, 56% se disent prêts à verser une prime exceptionnelle à leurs salariés. Selon l’enquête, 68% des sondés sont satisfaits des propositions du gouvernement pour enrayer le mouvement des Gilets jaunes, même si 48% sont inquiets de son impact sur leur activité.

Plusieurs grandes entreprises ont déjà annoncé le versement d’une prime exceptionnelle. C’est le cas de Publicis, Altice, Iliad, Michelin, Total, Publicis ou encore Dassault. Les géants du luxe ne sont pas en reste comme LVMH, Kering et Hermès, tout comme le secteur bancaire à l’instar de BPCE ou du Crédit Mutuel Arkéa.

Si de nombreux grands groupes vont donc verser une prime exceptionnelle, la situation risque d’être bien différente pour les salariés des PME-TPE. « Le nombre de PME en capacité de distribuer une prime de ce type restera malheureusement limité » a déjà prévenu la CPME dans un communiqué.

Même discours du côté de Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Interrogé sur franceinfo après les annonces du président de la République, il a indiqué ne pas être « sûr que nos entreprises soient en capacité de donner la prime. On va voir le mode d’emploi. Mais il ne faut pas laisser trop d’illusions à nos salariés. On ne peut donner que ce qu’on gagne ».

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(1) Le baromètre d'Eurogroup Consulting est le fruit d’une enquête réalisée auprès de plus d'une centaine de grandes entreprises, dont 20% du CAC 40 et 15% du SBF 120, interrogées du 7 novembre au 8 décembre. Elle vise à évaluer, au travers des dirigeants, le dynamisme et les défis de l’économie française. À cette enquête , a été ajouté un éclairage sur les Gilets jaunes, mené du 18 au 21 décembre, pour lequel seulement la moitié des entreprises a souhaité répondre.