Des informations de presse évoquent un report de la promulgation de la loi Pacte sur la croissance des entreprises, qui pourrait retarder le lancement des privatisations. La réponse du gouvernement n'a pas tardé à arriver.

« Les privatisations, dans les cartons depuis le début du quinquennat, risquent fort d'être décalées ». C'est ce qu'assure BFM Business ce mercredi sur son site internet, qui évoque désormais le lancement des appels d'offres par Bercy dans un an, et non au premier semestre 2019, pour un bouclage des opérations « fin 2020 ».

La raison de ce retard ? La promulgation de la loi Pacte prévue initialement au printemps, pourrait n'intervenir qu'« au début de l'été », pour intégrer notamment les éventuels apports du « grand débat » lancé par Emmanuel Macron face au mouvement des « gilets jaunes ».

La chute du titre ADP

Ce texte de loi tentaculaire, regroupant quelque 70 articles destinés à rendre l'économie française « plus compétitive », dont l'ouverture à la privatisation de la Française des jeux (FDJ) et du groupe ADP (Aéroports de Paris), doit être promulgué courant 2019. Ces informations ont fait chuter mercredi matin le titre d'ADP de 5,27% à la Bourse de Paris, à 161,70 euros.

Le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas tardé à réagir : « Il n'y a pas de retard sur la loi Pacte. Le calendrier de la loi Pacte n'a pas changé : elle sera étudiée le 29 janvier au Sénat comme c'était prévu ». Le gouvernement n'a jamais annoncé de calendrier pour les privatisations, disant vouloir mener ces opérations à un « rythme raisonnable ». Lors des débats au parlement, la co-rapporteure du texte Marie Lebec (LREM) a toutefois assuré que la FDJ devrait être la première société privatisée, fin 2019 ou début 2020.

La présentation en Conseil des ministres puis à l'Assemblée nationale du projet de loi Pacte, porté par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, a connu de multiples reports début 2018, en raison d'un calendrier parlementaire très chargé. « Tout est trop long, tout est trop lent. Cela nourrit les impatiences des peuples », a reconnu mercredi matin Bruno Le Maire, interrogé sur France Culture. « Cela fait 2 ans ou presque que je travaille sur ce projet de loi. J'estime qu'il aurait dû être adopté en trois mois pour transformer les seuils, simplifier la vie des PME, alléger les contraintes sur les commerçants, mieux rémunérer les salariés avec intéressement », a-t-il ajouté.