Lazard a pris la tête du classement annuel des banques conseil en fusions et acquisitions en France en 2018, selon une étude du bimestriel Fusions et Acquisitions Magazine.

Alors qu'il occupait la deuxième place du palmarès en 2017, l'établissement financier s'est hissé l'an passé sur la première marche du podium en termes de montant d'opérations, avec 73,95 milliards d'euros, souligne le magazine.

Lazard devance de très peu JP Morgan, qui, avec 73,75 milliards d'euros, s'octroie la deuxième place du classement en valeur (11e en 2017), pour 29 opérations financées.

La médaille de bronze revient à Morgan Stanley (5e en 2017), qui a conseillé l'an dernier 23 opérations de fusions-acquisitions pour un montant de 64,73 milliards d'euros.

Alors que le podium 2017 était exclusivement français, les banques américaines ont fait leur grand retour dans le trio de tête en 2018, suivies par BNP Paribas (4e avec 62,49 milliards d'euros) et Rothschild (5e avec 61,83 milliards).

Goldman Sachs (6e avec 55,96 milliards) et Crédit Agricole (7e avec 46,07 milliards) complètent le palmarès.

En matière de nombre d'opérations, Rothschild conserve sa première place, avec 118 opérations conseillées en 2018, devant In Extenso Finance et Transmission (60 opérations) et Crédit Agricole (58 opérations). Avec 56 opérations, Lazard arrive en quatrième position.

« Après un premier trimestre très dynamique, le marché des fusions-acquisitions en France est en baisse par rapport à 2017, qui était une année record », a estimé auprès du magazine Matthieu Pigasse, président directeur général de Lazard France et responsable mondial des fusions et acquisitions.

« L'activité de fusions-acquisitions en France a été portée surtout par des opérations de petite taille et de taille moyenne, tandis qu'on a observé moins de très grosses opérations (plus de 5 milliards d'euros) », a-t-il précisé.

Le marché des fusions-acquisitions en France « s'est contracté d'environ 30%, revenant à son niveau de 2016 », a abondé pour sa part la banque d'investissement JP Morgan.

« L'activité a été notamment tirée par un grand nombre de groupes français ayant réalisé d'importantes opérations de croissance externe (AXA, Sanofi, Atos, Total en particulier), alors que les groupes étrangers ont peu animé le marché », a-t-elle ajouté.

Selon l'étude, l'acquisition par le français Unibail-Rodamco, numéro un européen de l'immobilier commercial, du groupe australien Westfield pour 21 milliards d'euros constitue la plus grosse opération de l'année 2018. Il s'agissait de la plus importante acquisition de l'histoire australienne.

Pour 2019, M. Pigasse se veut toutefois confiant, estimant que « malgré de nombreuses incertitudes économiques, financières et politiques (Brexit, guerre commerciale, ralentissement attendu...), les grandes entreprises françaises conservent des bilans sains, ont un accès facile à la liquidité et doivent s'adapter à un monde qui change ».

Ce palmarès reprend les opérations de fusions-acquisitions finalisées entre le 1er janvier et le 31 décembre impliquant au moins une partie française : cible, cédant ou acheteur. Lorsqu'une opération est coconseillée, chaque banque est créditée du total de la transaction, sauf lorsqu'elle ne conseille qu'une partie de l'opération ou un vendeur minoritaire.