Prix de l’énergie, pensions de retraite, allocations, prime d’activité… Tour d’horizon des évolutions touchant au pouvoir d’achat en 2019, en cette période marquée par le mouvement des « gilets jaunes ».

Prime d’activité

Les « mesures d’urgence économiques et sociales » annoncées le 10 décembre par le président de la République Emmanuel Macron visent à donner un coup de pouce, en matière de pouvoir d’achat, aux ménages et salariés modestes. Dans ce cadre, le gouvernement a augmenté – par décret – le montant maximum de la prime d’activité de 90 euros. Le montant de la prime, et donc de cette revalorisation, varie toutefois selon le niveau de revenus et selon la situation familiale.

Ainsi, un salarié célibataire gagnant jusqu’à 1,5 Smic (près de 1 800 euros nets) doit profiter de l'élargissement de la prime d’activité. Mais pas à hauteur de 90 euros ! Mi-décembre, le Premier ministre Edouard Philippe a expliqué qu’un salarié célibataire gagnant jusqu’à 1 560 euros nets profiterait de l’augmentation maximale de la prime d’activité.

Cette bonification doit être prise en compte à partir des versements de février 2019. Pour rappel la prime d’activité remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi. A ce jour, pour bénéficier de la prime d’activité, il faut en faire la demande auprès de la Caf.

Smic

Lors de son allocation, le chef de l’Etat avait promis une augmentation de revenus de 100 euros pour un salarié au Smic. Cela passe donc par les 90 euros de prime d’activité, complétés par la revalorisation annuelle du salaire minimum. Le Smic brut horaire augmente de 1,5% au 1er janvier 2019, contre 1,24% l’an passé. Le Smic suit ainsi la courbe de la hausse générale des prix : selon les dernières estimations de l'Insee arrêtées fin novembre, l'inflation atteint 1,9%, sur les douze derniers mois. Le salaire minimum atteint désormais 10,03 euros, soit 1 521,22 euros brut par mois pour un contrat de 35 heures. Le Smic net doit ainsi dépasser la barre symbolique des 1 200 euros en 2019.

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Pension de retraite

La revalorisation des pensions de retraite se limite à 0,3% en 2019, soit un taux bien moindre à l’inflation. Pour compenser, dans le contexte du mouvement des « gilets jaunes », le gouvernement a choisi d’étendre le gel de la hausse de la CSG. Ce gel concernait à l’origine les 30% des retraités les plus modestes : il profitera finalement à 60% des retraités, pour lesquels la hausse de 1,7 point de la CSG sera annulée. La mesure ayant été décidée tardivement en 2018, la hausse sera tout de même appliquée pour certaines pensions, avant un remboursement d'ici la fin du premier semestre 2019.

Minimum vieillesse

Le minimum vieillesse, ou plus précisément l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), passera au 1er janvier à 868 euros par mois, soit 35 euros de plus (et 4,1%) qu’en 2018. Pour un couple, le montant atteindra 1 348 euros. Une augmentation d'un même montant est d’ores et déjà prévue pour le 1er janvier 2020, ce qui portera alors l’Aspa d’une personne seule à 903 euros.

APL

A l’image des pensions de retraite, la revalorisation des APL et autres aides au logement est limitée à 0,3% en 2019. Des évolutions plus significatives - à la hausse ou à la baisse selon les cas - pourraient intervenir par la suite : le mode de calcul des aides au logement doit être révisé au cours du premier semestre 2019, l’objectif étant de rendre le calcul plus contemporain, avec un moindre décalage entre les années de référence, pour le calcul des aides, et l’année de versement.

Allocation adulte handicapé

Le montant maximal de l’AAH, pour une personne sans ressource, a été revalorisé récemment, au 1er novembre 2018, à 860 euros. Ce montant doit être porté à 900 euros en novembre 2019, soit une augmentation de 4,7%.

Taxe sur les carburants

La hausse prévue de la taxe carbone, à l’origine du mécontentement des « gilets jaunes », a été annulée. L’exécutif a supprimé l’augmentation de la désormais bien connue TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) pour l’ensemble de l’année 2019.

Prime à la conversion

Autre évolution suite à la crise des « gilets jaunes » : la prime à la conversion est doublée, « pour 20% des ménages les plus modestes et pour les actifs non imposables parcourant de nombreux kilomètres par jour pour se rendre à leur travail (60 km) », comme le précise le ministère de l’Economie et des Finances. Cette prime pourra ainsi grimper à 4 000 euros en 2019, « pour un véhicule thermique neuf ou d'occasion » parmi les moins polluants, et de 5 000 euros « pour un véhicule électrique ou hybride rechargeable neuf ou d’occasion ». Le ministère de la Transition écologique propose aux ménages intéressés de tester leur éligibilité sur le site « prime à la conversion ».

Prix de l’électricité et du gaz

Au plus fort de la crise des « gilets jaunes », l’association d’industriels et autres gros consommateurs d’énergie CLEEE a alerté le grand public sur le risque de flambée des prix en 2019, de l’ordre de « 8 à 10% » selon cette association. Une estimation rapidement contestée et ramenée à 2% à 4% selon d’autres sources reprises dans les médias nationaux. Le 4 décembre, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que les prix réglementés de l’électricité n’augmenteraient pas durant l’hiver 2018-2019. Ce gel concerne donc les tarifs des opérateurs historiques, EDF (tarif bleu) pour l’électricité et Engie pour le gaz. Attention toutefois : en 2011 et en 2016, le gel des tarifs décidé par les gouvernements concernés avait été annulé par le Conseil d’Etat.

Chèque énergie

Ce dispositif d’aide aux dépenses énergétiques (électricité, gaz ou rénovation énergétique) s’adresse aux ménages modestes. Le chèque énergie (ou CITE) a remplacé les tarifs sociaux de gaz et d'électricité en janvier 2018. Toujours dans le contexte des « gilets jaunes », le gouvernement a décidé d’augmenter le nombre de foyers éligibles, et de revaloriser les montants. Le « chèque énergie moyen » devrait ainsi passer de 150 à 200 euros selon le gouvernement. Le site « chèque énergie » permet de simuler son éligibilité.

Tarifs bancaires

Dans le domaine bancaire, les tractations de fin d’année entre les pouvoirs publics et les professionnels ont abouti à des engagements de ces derniers. D’une part le gel des hausses de tarifs prévues pour 2019, d’autre part un plafond de 25 euros par mois pour les frais d’incidents, un plafond qui concerne les populations identifiées comme « les plus fragiles ».

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Tarifs de l’assurance auto, habitation et santé

A l’origine, les tarifs des assurances automobile, habitation et santé étaient tous attendus à la hausse, avec des évolutions moyennes pouvant s’approcher des 2%. Là encore, les tractations avec les pouvoirs publics ont abouti à des engagements professionnels, plus particulièrement en ce qui concerne les complémentaires santé. Les mutuelles et assureurs proposant des couvertures santé ont notamment garanti l’absence d’augmentation de tarif « liée à la réforme du ''100% santé'' pour l’année 2019 ». Les compagnies d’assurance font ici référence à la réforme dite du « zéro reste à charge », qui doit entrer en vigueur par étape entre 2019 et 2021, et permettre le remboursement intégral de certaines lunettes ou prothèses dentaires et audioprothèses.

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Prix du timbre

Pour le timbre-poste, l’augmentation annuelle s’approche des 10% ! Dans le cas du timbre vert, cette hausse se traduit par un tarif passant de 0,80 à 0,88 euros.

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