Priées par Emmanuel Macron de geler leurs tarifs 2019, les complémentaires santé (assureurs et mutuelles) ont seulement accepté mardi de s'abstenir d'augmentations liées au « reste à charge zéro », ont indiqué leurs représentants, sans s'engager sur le reste.

Emmanuel Macron avait convoqué une vingtaine de grands groupes et leurs fédérations professionnelles, dans le cadre de ses appels aux acteurs privé pour améliorer le pouvoir d'achat, en réponse à la crise des gilets jaunes.

Outre la promesse de ne pas répercuter sur les assurés le coût du « reste à charge zéro » pour des soins dentaires, optique et audififs, le chef de l'État leur a donné 48 heures pour faire des propositions de gel ou au moins de modération des hausses des tarifs 2019, a précisé l'Élysée.

Pas d'augmentation des frais de gestion

« Il n'y aura pas de hausse de tarifs en 2019 liées au reste à charge zéro », a annoncé Bernard Spitz, président de la Fédération française de l'assurance, après une réunion de deux heures avec le chef de l'État. « Nous nous sommes engagés à travailler pour qu'il en soit de même en 2020 », a confirmé Thierry Beaudet, président de la Fédération nationale de la Mutualité Française, sans répondre aux questions sur les hausses globale de tarifs, certaines déjà notifiées aux assurés. « Nous avons également pris l'engagement de ne pas augmenter nos frais de gestion et de les baisser dans la mesure du possible », a précisé Bernard Spitz, en réponse à une autre demande de l'Élysée.

« La première partie de la réunion a été un échange un peu musclé sur le reste à charge zéro. Certaines complémentaires santé avaient annoncé des hausses à cause de cette réforme, ce qui avait mis le président de la République dans une colère assez noire », a souligné l'Élysée.

Globalement, Emmanuel Macron leur a demandé, comme les banques et les grandes entreprises la semaine dernière, de « prendre leur part dans la mobilisation pour l'urgence économique et sociale que nous connaissons actuellement », selon la présidence. « Le président a demandé un gel, soyons clair », a indiqué son entourage, pour réduire les « dépenses contraintes » des Français. « Ce qui leur semble difficile est de cibler ces mesures sur ceux qui en ont le plus besoin ».

L'Élysée s'est aussi félicité de l'engagement à limiter les frais de gestion, qui atteignent 20% des montants distribués selon l'Élysée et contribuent à alourdir les tarifs des assurés.