Après les banques, qui ont consenti à geler leurs augmentations pour l'année 2019, puis les grandes entreprises, priées de verser une prime, Emmanuel Macron recevait mardi les assurances et les mutuelles pour leur demander de modérer leurs tarifs, dans le cadre des gestes destinés à apaiser les « gilets jaunes ».

L'ensemble du secteur autour de la table

Cette rencontre rassemblait la ministre de la Santé Agnès Buzyn et les patrons d'une vingtaine de grands groupes d'assurances et d'instituts de prévoyance, ainsi que leurs fédérations professionnelles. Elle précèdait la réunion interministérielle prévue à 18 heures, en présence du Premier ministre et de 12 ministres, pour fixer le cadre du « grand débat national » devantfournir une issue politique à la crise.

Parmi les patrons reçus, figuraient Roland Berthillier (MGEN), Pierre Gros (Macif), Nicolas Gomart (Matmut), Thierry Martel (Groupama), André Renaudin (AG2T la mondiale), Thomas Saunier (Malakoff Médéric), Jacques Deperetti (Axa France), Jacques Richier (Allianz France), Frédéric Thomas (Crédit Agricole), Charles Relecom (Swiss Life) et Bernard Spitz (Fédération française de l'assurance).

Volonté de réduction des dépenses contraintes, y compris en santé

Outre les mesures sociales financées par l'Etat (prime d'activité, heures supplémentaires défiscalisées, suppression de la hausse de la CSG pour les retraites inférieures à 2.000 euros), soit plus de 10 milliards d'euros, le chef de l'Etat compte sur la bonne volonté du secteur privé pour réduire les « dépenses contraintes » des Français.

« Il va leur parler du besoin des Français de retrouver du pouvoir d'achat et de la nécessité de travailler sur les dépenses contraintes », précisait Mme Buzyn mardi, soulignant que les « complémentaires font partie des dépenses contraintes ».

Les mutuelles sont par ailleurs engagées dans un bras de fer avec la ministre de la Santé, qui accuse certaines d'entre elles de « saboter » le « reste à charge zéro » promis par Emmanuel Macron sur certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses. Elle leur reproche en effet d'utiliser cette réforme pour justifier des hausses de leurs tarifs.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses doit entrer en vigueur par étapes entre 2019 et 2021.