« Sogé, on va te nettoyer ! » des centaines de militants environnementaux ont manifesté vendredi matin devant l'agence centrale de la Société générale à Paris pour dénoncer le financement par la banque des énergies fossiles, en pleine COP sur le climat.

A l'appel des Amis de la Terre et d'ANV-COP21, ces militants venus de Paris et régions - 912 exactement selon les organisateurs - se sont retrouvés devant l'agence centrale de la Société Générale. Brandissant des éponges, des balais et des serpillières, déguisés pour certains en Bob l'éponge, ils se sont regroupés devant le bâtiment, qui était fermé pour l'occasion et protégé par un cordon de CRS. « On est plus chaud que le climat ! », « Société générale, on ne veut pas de tes énergies sales ! » ou encore « Sans haine, sans arme et sans violence », scandaient les manifestants, assis ou allongés au sol, alors que certains se faisaient évacuer par les CRS. Les Amis de la Terre ont annoncé l'arrestation d'un militant. Ils ont prévu de se rendre ensuite dans les 150 agences parisiennes de la banque.

« Société Générale est championne des énergies sales », a fait valoir Lorette Philippot, des Amis de la Terre, pour expliquer cette action de « nettoyage » contre la banque française. Selon l'ONG, la Société Générale soutient « massivement les industries fossiles les plus destructrices pour le climat : charbon, sables bitumineux, forages en région arctique et en eaux profondes, gaz liquéfié » et « a accordé plus de 7 milliards de dollars à ces secteurs » entre 2015 et 2017. Elle est « la première banque au monde à financer l'exportation du gaz de schiste américain », selon eux.

« Opérations de dénigrement menées sur le terrain dans les agences »

Les Amis de la Terre ont lancé début septembre une campagne pour dénoncer les investissements dans le gaz de schiste, lui demandant d'y mettre fin d'ici la fin de la 24e conférence climat de l'ONU (COP24) en Pologne, sensée prendre fin vendredi mais qui pourrait se prolonger un peu. « Nous sommes en état d'urgence climatique », a plaidé Jon Palais, cofondateur du mouvement Alternatiba.

Dans un communiqué, la Société Générale a dénoncé « plusieurs mois d'opérations de dénigrement menées sur le terrain dans les agences en France », faisant valoir que « le gaz, y compris le gaz de schiste, est une énergie de transition nécessaire ». « Nous avons pris la décision d'exclure tout financement direct d'importations de gaz de schiste américain en France », indique la banque, et « nous évaluerons notre soutien concret au projet Rio Grande au Texas, qui n'en est qu'à un stade d'études, d'ici le 1er semestre 2019 », un projet dans le viseur des ONG.

Une autre banque française, BNP Paribas, avait annoncé en octobre 2017 l'arrêt du financement de certains acteurs liés aux hydrocarbures.