Certaines complémentaires santé prennent prétexte de la réforme à venir du « reste à charge zéro » pour justifier leurs hausses de prix en 2019, une pratique que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qualifie de « sabotage politique ».

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses doit entrer en vigueur progressivement d'ici 2021. Cet étalement sur trois ans est censé permettre aux complémentaires santé (assurances, mutuelles, institutions de prévoyance) de ne pas relever leurs tarifs davantage que les années précédentes. « Il est hors de question que les mutuelles profitent d'une réforme à laquelle elles ont participé, qui a été négociée, qui a été signée entre tous les partenaires, pour augmenter leurs prix. Je ne le tolérerai pas », a déclaré Agnès Buzyn sur France Culture.

Certaines complémentaires ont pourtant déjà envoyé des courriers à leurs assurés pour les avertir des hausses qu'elles appliqueront dès janvier et qu'elles justifient par les premières mesures du « reste à charge zéro », a expliqué son cabinet à l'AFP. « J'appelle ça un sabotage politique et je vais le dire aux mutuelles », a affirmé la ministre de la Santé, qui présidera « une réunion de suivi de la réforme le 18 décembre prochain ». « L'investissement qui leur était demandé pour mettre en œuvre cette réforme est modeste par rapport aux frais de gestion et au chiffre d'affaires », a-t-elle souligné, précisant que « les trois quarts des dépenses seront prises en charge par la sécurité sociale ».