Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a chiffré mardi devant le Sénat à 2,5% le déficit public, hors bascule du CICE (0,9 pt), après les mesures en faveur du pouvoir d'achat annoncées par l'exécutif.

Le ministre a chiffré ces mesures à 10 milliards d'euros, dont 4 milliards de « recettes en moins » dus au gel de la taxe carbone et « autour de 6 milliards sans doute » les mesures annoncées lundi soir par le président Emmanuel Macron.

Gérald Darmanin a rappelé que le gouvernement avait proposé initialement à Bruxelles un déficit de 1,9%, toujours hors bascule du CICE (transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi en baisses de charges pérennes). Du fait de ce passage d'un système à un autre, l'Etat va devoir supporter en 2019 à la fois la baisse de charges patronales pour l'année en cours, et le remboursement du CICE pour les précédentes.

Si on intègre la bascule du CICE, le déficit passe de 2,5% à 3,4%. Mais c'est un chiffre « avant gages, en d'autres termes avant les mesures d'économie qui seront présentées avant la présentation du projet de budget 2019 à l'Assemblée en nouvelle lecture », a-t-on précisé de source gouvernementale. « Le déficit à 3,4% n'est donc pas le chiffre définitif ».

« Avec les mesures annoncées par le président qui s'élèvent à 10 milliards d'euros, cela représente 0,5 point de déficit en plus. Comme la croissance pourrait être plus faible que le 1,7% attendu et comme d'autres mesures ont été annoncées, nous ajoutons 0,1 point de plus pour arriver à 2,5% et donc 3,4% avec le CICE », a-t-on détaillé.

La Commission européenne « suivra avec attention l'impact des annonces faites par le président » Macron sur le déficit français et leurs modalités de financement, a averti le Commissaire européen à l'Economie Pierre Moscovici. Toute la question est de savoir si la France pourra encore respecter la fameuse règle européenne d'un déficit public inférieur à 3% du PIB.