Le groupe de gestion patrimoniale UFF a consacré un sondage aux enjeux de la succession dans les familles recomposées. Une transmission plus complexe que pour les autres ménages, mais que ces familles anticipent peu.

Avec près de 130 000 divorces chaque année en France depuis plus de 10 ans, selon l’Insee, la problématique des familles recomposées complique évidemment la préparation de la succession. Les familles recomposées sondées par l’Ifop et l’UFF (1) répondent pourtant aux deux tiers qu’elles n’ont pas commencé à s'intéresser à cette question.

Les personnes interrogées ne souhaitent cependant pas toutes transmettre leur patrimoine de la même manière. Ainsi, 33% des sondés désirent en priorité protéger « tous leurs enfants en préservant l’équité », 32% leur « conjoint actuel », et 22% « les enfants issus d’une précédente union ».

Les enfants d’une première union potentiellement désavantagés

En effet, comme le souligne Valérie Bentz, responsable des études patrimoniales à l’UFF, dans le communiqué diffusé ce vendredi, la succession peut désavantager, « mécaniquement », les « enfants d’un mariage précédent ». Comment ? Si le défunt s’est remarié et en présence d’enfants d’une première union, un quart de son patrimoine revient directement au conjoint survivant. Cette part du patrimoine ne reviendra donc jamais aux enfants de la première union, alors qu’elle sera transmise à ceux de la seconde union au décès du conjoint. L’Ifop a ainsi cherché à savoir si les familles recomposées de son panel sont au courant de ce potentiel désavantage : le « oui » l'emporte, mais à 53% seulement.

Malgré cette apparente impréparation, l’institut de sondage constate que les membres de ces familles recomposées ont tout de même commencé à se pencher sur les outils adaptés à leur situation. La moitié des personnes interrogées ont souscrit une assurance-vie, qui peut permettre d’adapter la transmission du patrimoine, 27% des sondés ont rédigé un testament, et 39% envisagent d'en rédiger un.

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(1) Sondage réalisé du 15 au 25 juin 2018 par l’Ifop pour l’UFF auprès de 617 « personnes appartenant à des familles recomposées », issues d’un échantillon représentatif de 4 085 Français majeurs.