L'Assemblée nationale a voté jeudi le financement des missions « santé, solidarité, insertion et égalité des chances » du projet de loi de finances 2019, avec une revalorisation de la prime d'activité et de l'allocation adulte handicapé (AAH).
Ce budget, examiné en première lecture, de plus de 21 milliards d'euros au total, est en hausse d'1,7 milliard. « C'est un budget porteur d'une ambition sociale et sanitaire exceptionnellement forte », a défendu la ministre de la Santé Agnès Buzyn, soulignant sa cohérence avec le budget de la Sécu (« reste à charge zéro », CMU-C...). « Il porte les mêmes priorités : donner aux plus fragiles, agir sur les facteurs du déterminisme social et donner aux salariés modestes pour que le travail paie davantage », a-t-elle résumé, insistant sur deux mesures phares : « les revalorisations de la prime d'activité et de l'allocation adultes handicapé, deux engagements du président de la République ». Les crédits de la mission santé augmentent de 3,5% et ceux de la solidarité de près de 7%, a souligné la ministre.
Le programme handicap et dépendance bénéficie d'une augmentation de 5,1% à 11,9 milliards d'euros. Cela « permettra de porter le niveau de l'aide (AAH) à taux plein à 860 euros dès ce mois, soit une progression de 41 euros par mois. L'allocation sera portée à 900 euros par mois fin 2019 », a détaillé Agnès Buzyn.
En matière de solidarité, la prime d'activité bénéficiera d'un coup de pouce supplémentaire, augmentant de 30 euros supplémentaires dès avril 2019, de 20 euros en avril 2020 et en avril 2021 pour atteindre les 80 euros, chiffre sur lequel le président Macron s'est engagé sur la durée de son quinquennat.
Suppression de l'indexation de l'AAH sur l'inflation pour 2019
« Vous avez introduit de nouveaux modes de calcul et critères qui bloquent ces revalorisations », a dénoncé le communiste Hubert Wulfranc. « La revalorisation de la prime d'activité n'est destinée qu'aux travailleurs d'un foyer dont les revenus professionnels sont supérieurs à 0,5 Smic. Pour l'AAH, quelque 100 000 personnes en seront exclues. Parmi elles, les allocataires vivant en couple [le plafond des ressources a été abaissé, NDLR] », a-t-il expliqué.
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