Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a mis en garde dimanche contre la hausse de l'endettement des ménages et des entreprises, assurant que ce dernier augmentait aujourd'hui « nettement plus vite » que l'économie française.

L'endettement privé « continue d'augmenter rapidement, de plus de 5% l'an, soit nettement plus vite que notre économie », souligne le gouverneur de la Banque centrale dans un entretien publié sur le site du Figaro. « Ceci contribue à soutenir l'investissement productif et les prêts immobiliers, et c'est également le signe que notre secteur bancaire est en bonne santé. Mais il faut s'assurer que ce cycle du crédit est et restera équilibré à l'avenir », insiste le gouverneur de la Banque de France.

Selon la Banque de France, le nombre de cas de surendettement a baissé l'an dernier en France, de même que le montant total des dettes concernées, proche de 7,2 milliards d'euros, soit un repli d'environ 2% par rapport à 2016. Mais l'endettement privé en général a fortement progressé, pour atteindre aujourd'hui 130,2% du produit intérieur brut (PIB), soit un niveau supérieur à la moyenne des autres pays de la zone euro.

Banques : renforcement des exigences en capital

Cette situation a poussé début juin le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit le gouvernement et les principaux superviseurs financiers français, à relever préventivement les exigences de capital réglementaire minimum imposées aux banques. Ce « coussin contracyclique » vise à « constituer des réserves en capital des banques face aux risques de retournement futur », explique François Villeroy de Galhau. « Si nécessaire, nous l'augmenterons lors des prochaines réunions du Haut Conseil », ajoute-t-il.

Cette mesure, de nature très technique, s'applique aux banques françaises et aux expositions françaises de banques étrangères. Elle signifie que les banques doivent conserver une part minimum plus importante de fonds propres, à bilan constant.