Le montant total de la fraude à la carte bancaire en Europe s’est replié en 2016 par rapport à 2015, selon les statistiques compilées par la Banque Centrale Européenne. La France fait toutefois partie des pays les plus touchés par le phénomène.

Un euro détourné pour 2 428 euros dépensés : c’est le bilan de la fraude à la carte bancaire en 2016 dans la zone SEPA, selon le 5e rapport de la Banque centrale européenne sur le sujet. Elle représente tout de même 1,8 milliard d’euros, mais son montant total est en repli de 0,4% par rapport à 2015. Pour la première fois depuis 2011, le niveau de fraude rapporté au montant total des paiements par carte se situe aussi en légère baisse, « ressortant à 0,041% après 0,042% en 2015 », note la BCE dans un communiqué.

69 fraudes pour mille cartes en France

Dans le détail, le niveau de fraude varie de façon importante selon les Etats. La France fait ainsi partie, avec le Danemark et la Grande-Bretagne, des pays où il est le plus élevé. Elle détient même la palme du nombre de fraudes (69) pour 1000 cartes en circulation, bien au-dessus de la moyenne de la zone SEPA (22).

Pourtant, les Français ne font pas partie des plus gros utilisateurs européens, loin de là. Chaque habitant détient en moyenne 1,18 carte bancaire, un chiffre inférieur à la moyenne européenne (1,53). Il effectue 164 transactions par an, contre 329 au Danemark, et règle un montant total de 8 043 euros, contre 16 678 euros en Grande-Bretagne.

Des nouvelles techniques à surveiller

Au niveau européen, l’essentiel de la fraude (73%, chiffre en hausse) intervient à l’occasion de paiements à distance, principalement en ligne. C’est la seule catégorie qui enregistre une hausse (+2,1%) mais elle est moins soutenue que les années précédentes se félicite la BCE, qui y voit « le signe positif que, dans le futur, ce type de fraude est appelé à diminuer et les paiements liés au commerce électronique à être plus sécurisés ».

Pour autant, elle demande aux banques de rester vigilantes sur le sujet : « Si le renforcement des mesures de sécurité peut expliquer la récente baisse de la fraude à la carte, les représentants du marché émettent néanmoins une mise en garde : la fraude sur les paiements est en constante évolution et de nouveaux types de fraude sont susceptibles d’apparaître. » La BCE note notamment une augmentation de la « fraude amicale », « qui consiste pour un consommateur à effectuer un achat en ligne authentique puis à en demander le remboursement au motif que sa carte a fait l’objet d’une utilisation frauduleuse ».

(1) L’Espace unique de paiement en euros comprend les Etats membres de l’Union européenne plus la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.