Quelque 200 retraités se sont rassemblés mercredi à Paris devant l'Assemblée nationale pour dénoncer la hausse de la CSG et le quasi-gel de leurs pensions, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des délégations venues de toute la France ont répondu à l'appel d'une intersyndicale (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA) pour remettre aux députés une pétition - signée par plus de 200.000 personnes, selon ses promoteurs - réclamant l'annulation de « la hausse de la CSG pour tous » et une revalorisation des retraites. « Notre perte de pouvoir d'achat est énorme. Face à la colère des retraités, il faut une loi rectificative », a dit à l'AFP Jean-Pierre Floret, de l'UCR-CGT. « On en a assez d'être la variable d'ajustement », a dit de son côté Pascal Santoni (UCR-CGT également), partisan d'une « augmentation des pensions correspondant au coût de la vie ».

Les manifestants, qui dans un premier temps avaient espéré être reçus par le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre, ont finalement remis leur pétition à des députés PCF, venus à leur rencontre devant le Palais Bourbon. « Leur pension, c'est leur argent, ils ont cotisé pour ça, et aujourd'hui on le leur prend, donc leur colère est juste », a déclaré Fabien Roussel, député (PCF) du Nord. Les députés communistes ont déposé une proposition de loi « pour garantir le pouvoir d'achat des retraités », qui « ne cesse » selon eux d'être « attaqué » depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.

Vers une « profonde transformation du système de retraite »

« Le gouvernement va tenter en 2019 une profonde transformation du système de retraite mettant en cause le principe de solidarité nationale et de droit à une vraie pension », a dénoncé aussi un de leurs porte-parole, Pierre Dharréville, dans un communiqué.

Mi-septembre, 39 députés LREM ont demandé au Premier ministre Edouard Philippe d'exonérer davantage de retraités, jugeant la situation actuelle « injuste ». Le gouvernement a décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des retraites et des allocations familiales en 2019 et 2020, bien en deçà de l'inflation attendue en 2018 (1,6%), une mesure inscrite dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019 pour économiser 1,8 milliard d'euros.

Cette annonce a été vécue par les retraités comme un nouveau coup dur, après le report d'octobre 2018 à janvier 2019 de la revalorisation des pensions et la hausse de 1,7 point de CSG (Contribution sociale généralisée) en janvier 2018, destinée à compenser la suppression des cotisations chômage et maladie du privé. Dans un geste à destination des plus modestes, le gouvernement a également promis d'exonérer de hausse quelque 350 000 foyers, un chiffre « dérisoire comparé » aux millions de personnes concernées, selon Pascal Santoni.

Selon Bercy, près de 60% des retraités, soit 7,5 millions de personnes, sont concernés par la hausse de la CSG. Les 40% restants, exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit (3,8%), ne sont pas touchés.