Le géant bancaire HSBC a annoncé jeudi qu'il relevait pour la première fois en 12 ans ses taux d'intérêt, à Hong Kong, ce qui annonce la fin de l'époque de l'argent bon marché, et pourrait bien freiner le secteur immobilier.

Le taux de base de la banque a été relevé de 12,5 points de base, de 5% à 5,125%. Cette décision, qui entrera en vigueur vendredi, fait suite à un relèvement de taux de l'Autorité monétaire de Hong Kong (HKMA), lui-même consécutif à une décision similaire de la Réserve fédérale américaine.

« Début d'un cycle de normalisation »

« Le changement de taux d'aujourd'hui signale le début d'un cycle de normalisation pour les taux d'intérêt locaux et nous pensons que Hong Kong est prêt au changement », a déclaré la directrice générale de la banque à Hong Kong, Diana Cesar.

Plusieurs autres banques commerciales du territoire semi-autonome du sud de la Chine devraient prendre exemple sur HSBC et relever leurs taux de base, ce qui impliquera une hausse du coût des crédits qui y sont adossés.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a légèrement relevé ses taux d'intérêts mercredi, pour la troisième fois de l'année, insistant sur le dynamisme de la première économie mondiale, avec l'objectif d'éviter la surchauffe. La HKMA, qui joue le rôle d'une banque centrale à Hong Kong, a relevé son taux de référence à 2,5% dans la foulée. Son directeur général Norman Chan a exhorté jeudi la population à faire attention aux hausses de taux et aux risques qu'elles impliquent. « Les conditions économiques mondiales actuelles et l'environnement financier sont pleins d'incertitudes pour Hong Kong », a-t-il dit.

Risque de retournement du marché immobilier

Le secrétaire aux Finances de Hong Kong, Paul Chan, avait écrit cette semaine sur son blog que l'époque des taux bas allait « bientôt se terminer ». « A en croire des chiffres de marché, le marché immobilier donne des signes de ralentissement ces dernières semaines, avec une baisse des prix et du volume des transactions », écrit-il, ajoutant que les particuliers devaient se méfier d'un risque de retournement du marché immobilier.