Les distributeurs de carburants se sont inquiétés mercredi des risques que fait peser l'augmentation des taxes sur les carburants sur leurs ventes, et à terme sur la pérennité de leur activité.

« La compétitivité et le maillage territorial des stations-service sont (...) fortement menacés », prévient dans un communiqué le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) qui rassemble notamment des entreprises de la distribution de carburants.

Il pointe notamment la différence de prix qui se creuse entre la France et ses voisins. L'an prochain, « le litre de gazole français sera vendu à la pompe TTC plus cher de 30 centimes d'euros par rapport à l'Espagne, de 24 centimes d'euros par rapport à l'Allemagne, et de 16 centimes par rapport au Luxembourg », détaille le CNPA, qui craint que les camions ne fassent plus leur plein en France. Et selon lui, le mouvement a déjà commencé avec une réduction « d'au moins 20% » de la fréquentation des stations-service françaises en deux ans.

Depuis plusieurs années, les taxes sur les carburants ont fortement augmenté en France, à travers la contribution climat énergie, sorte de taxe carbone qui pénalise les carburants fossiles et donc les plus polluants, mais aussi via le rattrapage de la fiscalité du gazole sur celle de l'essence. Et ce mouvement doit se poursuivre l'an prochain, avec la hausse de 6,5 centimes par litre des taxes sur le gazole et de 2,9 centimes par litre de celles sur l'essence.

Des activités à diversifier

Cette politique intervient alors que le nombre de stations-service ne cesse de baisser en France, en particulier les plus petites. Le CNPA appelle donc le gouvernement à mettre en place dans le projet de loi de finances 2019 des mesures pour aider les distributeurs à diversifier leurs activités. Fin 2017, la France comptait 11.147 stations-service, selon les chiffres de l'Union française des industries pétrolières, contre 41.500 en 1980.