Le projet de budget 2019 dévoilé par le gouvernement prévoit une augmentation d'un milliard d'euros pour la transition écologique, notamment dans les transports, mais plusieurs associations s'inquiètent lundi des moyens alloués à la rénovation énergétique des bâtiments.

« Où vont les 2,8 milliards d'euros supplémentaires de la taxe carbone ? », s'interroge ainsi la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH), ciblant les recettes attendues de la hausse de la fiscalité sur les carburants. Selon elle, ces ressources supplémentaires devraient être utilisées de manière « socialement juste et écologiquement efficace », en particulier « pour financer la transition dans la rénovation des bâtiments, dans le développement des transports durables, mais aussi la transformation de l'agriculture ».

Les moyens affectés à la rénovation des bâtiments déçoivent particulièrement certains acteurs du secteur. L'ONG CLER estime qu'avec ce budget, elle « ne fait aucun progrès. Pire, elle recule », ciblant la réduction « d'au moins 40% » du montant total alloué au crédit d'impôt transition énergétique (CITE).

Augmentation du chèque énergie

Pour le collectif Rénovons, qui regroupe des entreprises et des ONG, le report de la conversion du CITE en prime, affichée comme une des principales mesures du plan du gouvernement pour la rénovation des logements, « ne (va) pas dans le bon sens ». La Capeb, qui regroupe les artisans du bâtiment, a également regretté ce report, alors qu'une prime « était une bonne proposition de nature à encourager les ménages à effectuer davantage des travaux de rénovation ». Ajouté à la diminution du champ du CITE, cela « rend impossible le défi de rénover 500 000 passoires thermiques par an », estime-t-elle.

Quant aux mesures d'aides aux ménages pour s'adapter à la transition énergétique, « la hausse moyenne de 50 euros du chèque énergie et le renforcement de la prime à la conversion ne répondront pas aux inquiétudes légitimes de millions de foyers », regrette la FNH. Matthieu Orphelin, député LREM et proche de l'ancien ministre Nicolas Hulot, a lui salué des « mesures intéressantes », comme l'augmentation du chèque énergie ou les investissements dans les transports, mais qui « méritent toutefois d'être complétées pour accélérer la transition », notamment l'augmentation du fonds chaleur ou la lutte contre l'artificialisation des sols.