Le gouvernement français a présenté lundi pour 2019 un projet de budget marqué par la réduction de la dépense et de la dette publiques, et la volonté de poursuivre les réformes face à des résultats « insuffisants ».

« Ce projet de loi des finances obéit à une règle : la constance », a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire lors d'une conférence à Bercy, après un budget 2018 qui s'apparentait à une « révolution fiscale ».

Le projet de budget 2019, qui table sur une croissance de 1,7% et une dette publique à 2,8% du produit intérieur brut (PIB), a pour but de « relancer l'activité économique en réduisant la dépense publique, en réduisant la dette », a expliqué Bruno Le Maire. La part de la dépense publique doit ainsi passer de 54,6% du PIB cette année à 54% l'an prochain.

« Nouvelle prospérité »

« L'objectif à long terme de ce budget, c'est de construire une nouvelle prospérité », qui « ne doit pas reposer sur plus de dépense publique, plus de dette et par conséquent plus d'impôt », selon le ministre de l'Economie. Il a estimé que « la croissance française », estimation révisée en baisse à 1,7% pour 2018 et 2019, « reste solide et à un niveau élevé », et que le pays avait « la confiance des investisseurs ».

« Cette année, tous les chiffres sont certifiés exacts par la Cour des Comptes », s'est réjoui pour sa part le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, relevant que la dette publique avait été « sincérisée » en y incluant 40 milliards d'euros de dette de la SNCF.

En retard sur les voisins européens

Le ministre de l'Economie a également jugé que « les résultats sont là », mais il a ajouté qu'ils « sont insatisfaisants par rapport à nos voisins européens et nous ne comptons certainement pas en rester là ». « Nous faisons moins bien que nos partenaires européens sur le chômage, la croissance, le déficit public et sur la dette », a regretté Bruno Le Maire.

Ce retard doit être une « incitation à poursuivre notre effort » et à « donner aux entreprises, avec le projet de loi Pacte, tous les moyens pour développer leur activité, leur investissement et leur innovation », a poursuivi le ministre en référence au texte sur la croissance des entreprises examiné cette semaine au Parlement.

« Nous innovons trop peu, trop tard et dans un nombre trop limité de secteurs », a insisté Bruno Le Maire, soulignant aussi l'importance de l'investissement et de la croissance durable. « Il y a des choix difficiles sur la fiscalité environnementale mais que nous assumons parfaitement », a assuré le ministre de l'Economie, évoquant la poursuite de la hausse de la fiscalité sur le diesel.