L'Assurance maladie devra réaliser 3,8 milliards d'euros d'économies en 2019 pour respecter les objectifs budgétaires du gouvernement, un montant un peu moins important que l'effort de 4,2 milliards d'euros demandé en 2018, selon un avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) publié lundi.

En 2017, 4,05 milliards d'euros d'économies avaient été exigés du secteur de la santé, après 3,4 milliards en 2016, rappelle le HCFP, organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires de l'exécutif, qui présentera mardi son projet de budget pour la Sécurité sociale. Celui-ci fixe l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam), qui sert à freiner leur augmentation naturelle. Pour 2019, le gouvernement a décidé de le relever de 2,3% à 2,5% afin de financer sa réforme du système de santé, soit une rallonge de 400 millions d'euros.

Sans mesures d'économies, les dépenses de santé augmenteraient plutôt de 4,5%, une évolution tendancielle semblable à celle de 2018 et encore plus dynamique qu'en 2017 (4,3%), selon le HCFP. Le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques contribuent depuis plusieurs années au dynamisme des dépenses. S'y ajoutent, en 2019, « l'effet des conventions récentes avec les professionnels de santé » et l'application de nouveaux tarifs, la « poursuite de la mise en œuvre » du plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires dans les hôpitaux et l'arrivée « de plusieurs médicaments innovants », note le HCFP.

Régime général : excédent attendu

L'Assurance maladie a déjà indiqué fin juin qu'elle visait 2 milliards d'euros d'économies en 2019 (hors négociations sur les prix des produits de santé avec les industriels), en réduisant les durées d'hospitalisation, en luttant contre la fraude et en misant sur la pertinence des soins (prescriptions de transports, de médicaments, etc).

Selon les dernières (juin) prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, le déficit de l'Assurance maladie sera divisé par dix en 2018 par rapport à 2017, à 500 millions d'euros. D'après la même source, le régime général de la Sécurité sociale affichera son premier excédent depuis 17 ans, à 2,5 milliards d'euros, ses trois autres branches (vieillesse, famille, accidents du travail) étant dans le vert.