Le collectif de salariés du Crédit mutuel Arkéa (CMA), favorables à une scission entre leur groupe et la Confédération nationale du Crédit mutuel (CNCM), a dénoncé vendredi de « nouvelles manipulations » de l'organe central, rappelant la détermination des salariés à obtenir l'indépendance.

Le collectif Indépendance pour Arkéa dénonce dans un communiqué « les nouvelles manipulations » de la CNCM et rappelle « que les 6.000 salariés présents le 17 mai à Bercy sont déterminés à conserver l'indépendance de leur groupe, leurs emplois et le maintien des centres de décision sur leurs territoires ». Des milliers de banquiers en tenue rouge, pour l'essentiel Bretons, s'étaient rassemblés en mai devant le ministère de l'Économie et des Finances pour soutenir le CMA dans son projet d'indépendance. Le groupe bancaire, dont le siège se situe près de Brest, réunit entre ses fédérations Bretagne, Sud-Ouest, Massif Central et ses filiales (Fortuneo, Suravenir, Financo, Monex...) quelque 10.000 salariés.

« Les multiples manœuvres et manipulations, observées en cette rentrée, de la part des dirigeants de la CNCM indiquent qu'ils méprisent cette forte mobilisation », poursuit le collectif. Il dénonce notamment l'existence de l'association « Restons mutualistes » pilotée depuis la CNCM et présidée par l'ancienne ministre Marylise Lebranchu, déplorant notamment l'envoi aux salariés d'Arkéa de messages sponsorisés via le réseau LinkedIn. Le collectif dénonce aussi « une intersyndicale cornaquée par la CNCM, agitant des peurs en cas d'indépendance », ainsi que des « pressions exercées sur les salariés du Crédit mutuel Sud-Ouest ».

La CFDT dénonce un collectif « dirigé par la direction d'Arkéa »

La CFDT a souhaité réagir. « On a été surpris et désolés de voir le collectif mettre en cause l'intégrité des instances du personnel et de l'ensemble des organisations syndicales représentatives » dans un courriel adressé ce jour à l'ensemble des salariés, a indiqué à l'AFP dans la soirée un représentant du syndicat du CMA, accusant le collectif d'être « dirigé par la direction d'Arkéa ».

Après des années de conflit ouvert, le CMA a annoncé en janvier avoir engagé une procédure de désaffiliation du groupe Crédit Mutuel, chapeauté par la CNCM. Ce projet de scission a recueilli un large assentiment des caisses locales du CMA en mars-avril lors d'un « vote d'orientation ». Une nouvelle consultation de ces mêmes caisses locales sur le projet de scission est prévue d'ici la fin de l'année.

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