Le compte n'y est pas, ont répondu l'opposition de droite et de gauche ainsi que les retraités au geste fiscal annoncé par Édouard Philippe jeudi à l'intention de ces derniers.

Le Premier ministre, qui avait annoncé en mars un premier geste pour 100.000 retraités concernés par la hausse de la CSG, a précisé que cette « mesure de correction » concernerait finalement « 300.000 personnes », « qui n'auront pas à payer cette augmentation de la CSG dans les années qui viennent ». « C'est un effort de 350 millions d'euros », a-t-il insisté sur France Inter.

Au lieu de corriger, « il aurait été préférable de ne pas faire une erreur au départ », a taclé le président de l'Union française des retraités, Christian Bourreau, sur BFMTV, jugeant que « le compte est loin d'être bon ».

Au Parti socialiste, Patrick Kanner, patron du groupe au Sénat, a dénoncé « un gros tour de passe-passe ». « On est vraiment loin du compte. Ce sont 300.000 retraités qui vont avoir un moins sur un moins et donc ça va devenir un plus : on est vraiment dans une sorte de tromperie de l'opinion publique », a-t-il ajouté, sur BFMTV également. « Le pourboire pour solde de tout compte du gouvernement ne changera pas la réalité. La politique de Macron : double baisse du pouvoir d'achat des retraités avec CSG et désindexation des retraites de 6 milliards d'euros. En attendant la réforme des retraites », a tweeté le sénateur PS Rachid Temal.

Pour Les Républicains, « Edouard Philippe ne trompe personne en annonçant une exonération de la hausse de CSG pour 2% des retraités mais en désindexant 100% des pensions. Une perte moyenne de 500 euros en 2019 », ont-il évalué dans un tweet.

Le gouvernement « déconnecté »

A l'extrême droite, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a critiqué un gouvernement qui « tente d'amadouer telle ou telle partie de la population » avec « un geste électoraliste » à l'approche des « élections européennes ». « Il ne faut pas que M. Macron prenne les Français pour des enfants », a-t-elle déclaré dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

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Les critiques à droite se sont aussi focalisées sur la hausse des taxes sur les carburants, prévue en 2019 et « assumée » par le Premier ministre. Il faut « accompagner la transition écologique » par la fiscalité, a-t-il justifié. « La plupart des automobilistes n'ont pas d'autres choix que de prendre leur voiture ! Emmanuel Macron et son gouvernement sont totalement déconnectés de la réalité que vivent les Français », a tweeté la porte-parole des Républicains Laurence Sailliet.