Prévue initialement en 2017 puis courant 2018, l’offre bancaire de Fidor ne sortira finalement pas en France. BPCE préférant miser sur son compte à distance Enjoy.

Mise à jour (30 octobre 2018, 15h50) - Dans un courriel, Fidor annonce aux utilisateurs de son volet communautaire la fermeture définitive de son site web français, fidor.fr, à compter du 31 octobre 2018.

Dans une interview diffusée le 16 septembre dernier sur le site des Echos, Laurent Mignon, le nouveau patron du groupe issu du rapprochement des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne (BPCE), a définitivement scellé le sort de la néobanque. « On ne lancera pas Fidor en France. Je crois plus à ce qu'on fait en lançant une offre mobile comme Enjoy qu'en lançant une énième néobanque. Il y en a déjà assez », a-t-il ainsi déclaré. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise, tant l’horizon de la néobanque allemande s’était assombri ces derniers mois.

En effet, après avoir déboursé 142 millions d’euros en juillet 2016 pour mettre la main sur Fidor, BPCE comptait lancer dès 2017 son offre dans l’Hexagone. Mais la sortie a été décalée, les difficultés financières de la néobanque refroidissant BPCE d’y investir davantage. En deux ans, le groupe bancaire a dû recapitaliser à deux reprises Fidor, à hauteur de près de 90 millions d’euros.

En France, la marque sera toutefois présente mais uniquement via son volet communautaire. Il s’agit d’un forum dédié aux produits bancaires et financiers où les contributeurs sont rémunérés en fonction du nombre de commentaires postés et de la qualité des idées proposées.

Quid de Fidor en dehors de la France ?

Dans le reste de l’Europe, le développement du compte Fidor n’est toutefois pas totalement abandonné. « Ma priorité est de savoir si nous pouvons avoir une stratégie européenne avec cette plateforme. On y arrivera ou pas mais essayons d'en faire un atout. C'est forcément une réflexion d'investissement », a ainsi expliqué Laurent Mignon aux Echos. Etudier le potentiel de Fidor à l’étranger sera désormais la mission de Jean-Yves Forel. Jusqu’à présent directeur général adjoint de BPCE, il est désormais chargé de la stratégie de développement de Fidor et plus généralement de la banque de proximité en Europe, a-t-on appris le 18 septembre.

Toujours pas de banque en ligne pour BPCE

En investissant dans Fidor, BPCE comptait à l’origine rattraper son retard sur le marché de la banque à distance. En effet, alors que ses principales concurrentes banques traditionnelles disposent toutes d’une filiale en ligne, l’enseigne qui chapeaute le réseau Banque Populaire et Caisse d’Epargne reste en dehors de ce secteur en forte croissance.

Pour autant, en renonçant à Fidor en France, le groupe bancaire n’abandonne pas totalement l’idée d’attirer les clients tentés par le « tout à distance ». Pour preuve, et comme l'indiquait Laurent Mignon, la Caisse d’Epargne a en effet lancé le 17 septembre dernier un nouveau package nommée Enjoy, composé d’un compte qui se gère uniquement en ligne, d’une carte bancaire et des services essentiels.

Toutefois, la formule Enjoy est bien loin des standards des banques en ligne. Elle est facturée 2 euros par mois, quand la majorité des banques en ligne proposent leur compte gratuitement. De plus, les clients Enjoy ne bénéficient pas d’autorisation de découvert et n’ont accès qu’à une carte à autorisation systématique.

La nouvelle offre de la Caisse d'Epargne ne correspond pas non plus aux comptes proposés par les néobanques. Les N26, Revolut et autres Nickel mettent par exemple en avant leurs tarifs avantageux en cas de déplacement en dehors de la zone euro. Une clientèle en mobilité que ne cible pas particulièrement Enjoy.

En savoir plus sur l'offre Enjoy