Le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) ne sera pas transformé en prime l'an prochain comme initialement prévu, a annoncé vendredi le gouvernement, confirmant des informations des Echos, une décision critiquée par le secteur du bâtiment.

« La transformation du CITE en prime ne sera finalement pas mise en œuvre en 2019 », a déclaré à l'AFP le ministère de la Transition écologique et solidaire, à une dizaine de jours de la présentation du budget public. Cette transformation, dite « prime Hulot » du nom de l'ancien ministre Nicolas Hulot, faisait partie du vaste plan annoncé au printemps par le gouvernement pour rénover 500 000 logements par an. Elle visait à rendre le dispositif plus attrayant : une prime est tout de suite touchée, alors qu'un crédit d'impôt doit attendre la fin des travaux.

Toutefois, le gouvernement maintenait depuis des mois le flou sur les modalités de transformation. Lundi, François de Rugy, qui a succédé à Nicolas Hulot à la suite de sa démission inattendue en août, évoquait une « période de transition », et jeudi, le journal Les Echos annonçait un report, citant des sources proches du dossier. « Après un examen approfondi, cette mesure est apparue coûteuse et complexe dans son déploiement : elle nécessiterait de créer une nouvelle structure à part entière et de recruter des centaines de personnes dédiées », explique le ministère, sans préciser si la prime existera un jour.

FFB : « un renoncement sur ce sujet »

« En 2019, le CITE restera néanmoins aussi intéressant que cette année (et) devrait représenter entre 900 millions et 1 milliard d'euros d'aide octroyée », ajoute le ministère. Autrement dit, le dispositif continuera, comme c'est le cas depuis la mi-2018, à exclure certains travaux auparavant concernés, notamment sur les fenêtres, ce qui confirme les inquiétudes du secteur du bâtiment.

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« Une fois de plus, il y a un renoncement sur ce sujet », a déclaré à l'AFP Jacques Chanut, président de la fédération française du bâtiment (FFB), principale organisation du secteur. « Ils ne tiennent pas leurs engagements de rediscussion. (...) Il y a une incohérence entre un discours flamboyant et enthousiaste (...) et la réalité budgétaire », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement a lancé cette semaine une campagne d'encouragement à la rénovation énergétique.