Emmanuel Macron a lancé jeudi une « stratégie » très attendue de lutte contre la pauvreté, s'engageant à la création d'un « service public de l'insertion » et à la préparation d'un « revenu universel d'activité » qui fusionnerait les prestations sociales.

« Ce n'est pas un plan charité car il ne s'agit pas de permettre de vivre un tout petit peu mieux dans la pauvreté, il s'agit de sortir de la pauvreté », a déclaré le chef de l'État lors d'un discours de plus d'une heure au Musée de l'Homme, disant vouloir éviter qu'elle « se transmette de génération en génération ».

« Si je suis ici devant vous, c'est pour essayer de lancer avec un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne », a-t-il fait valoir d'emblée, appelant « les premiers de cordée » à ne pas oublier « les derniers ».

Revenu universel d'activité : « une loi en 2020 »

Le président a annoncé « une loi en 2020 » pour créer « un revenu universel d'activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations et dont l'État sera entièrement responsable », précisant que ce revenu serait soumis à « des droits et des devoirs supplémentaires ». En contrepartie d'un « droit à être aidé et accompagné (...), nous veillerons à ce que les devoirs soient respectés » par les bénéficiaires. « Je n'ai jamais cru à un revenu universel sans condition », a-t-il ajouté en allusion à la mesure phare portée par le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon.

Pour lui, le « maquis des minima sociaux » actuels « n'est pas compatible avec un système fondé sur l'accompagnement et la reprise d'activité ». Il faut, a-t-il dit, créer « un service public de l'insertion ». Cela impliquera que l'Etat s'engage aux côtés des « départements, des métropoles » pour mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l'emploi, notamment bénéficiaires du RSA.

« Accès à la cantine plus universel » avec « des repas à un euro »

« C'est le seul moyen de garantir l'universalité des droits », alors que le système est « aujourd'hui trop éclaté », « inégal territorialement », a détaillé le chef de l'État, souhaitant qu'à partir du 1er janvier « chaque personne » qui s'inscrit au revenu de solidarité active (RSA) « puisse avoir un rendez-vous dans le mois », dans « un lieu unique », pour bénéficier d'un accompagnement. Outre ce pilier « insertion », Emmanuel Macron a présenté un autre ensemble de mesures, destinées à prévenir la pauvreté dès le plus jeune âge.

En plus du développement de l'accès à des modes de garde pour les tout-petits issus de familles défavorisées, il a souhaité un « accès à la cantine plus universel » avec « des repas à un euro » et des petits-déjeuners proposés dans les écoles des réseaux prioritaires. « L'alimentation est un droit fondamental des enfants qui peine à être garanti », a déclaré le chef de l'État.

Pour les jeunes suivis par l'Aide sociale à l'enfance (ASE), il a dit vouloir « créer une obligation », en « contractualisant » avec les départements, pour trouver un logement, une formation, un emploi, aux jeunes qui n'ont « pas de solution » à leur sortie du dispositif à 18 ans.