Les ménages constatent que les prix de l’immobilier sont en hausse constante, mais 6 personnes sur 10 estiment que la conjoncture reste propice à l’acquisition d’une résidence. Les primo-accédants sont les plus enthousiastes tandis que les ménages déjà propriétaires se montrent plus réservés.

Est-ce le bon moment d’acheter un logement ? Pour les courtiers immobiliers, la réponse est souvent oui… ces derniers mettant en avant, mois après mois, des conditions d’endettement optimales. Mais qu’en pensent les principaux intéressés ? Les ménages estiment majoritairement que la conjoncture est propice à l’acquisition d’un bien. En effet, d’après une étude Ifop pour la Fnaim diffusée ce 10 septembre, 61% des sondés jugent la situation économique favorable, dont 13% « très favorable » à l’achat immobilier (1). Ce résultat est stable par rapport à juin 2016 (60%) mais largement supérieur à 2014 (38%).

Un optimisme porté par les taux d’emprunt

Entre octobre 2015 et novembre 2016, les taux d’intérêt moyens – tous profils et durées confondus et hors assurances – sont passés de 2,23% à 1,28%, selon l’Observatoire Crédit Logement-CSA. Un plus bas historique ! Depuis, les taux d’emprunt ont légèrement augmenté tout en restant opportuns : 1,43% en août dernier, d’après ce même baromètre. Résultat, les ménages sont 76% à juger les taux attractifs. En juin 2016, lorsque les taux étaient en phase descendante, ils étaient 83% à les estimer attrayants, contre seulement 58% en juin 2014. Plus généralement, les sondés ont l’impression que les vannes du crédit restent ouvertes. Ils sont en effet 56% à penser qu’il est facile d’obtenir un prêt immobilier, contre 47% en 2016.

Mais cet optimisme pourrait se ternir au cours des prochains mois. En cause : les prix des biens, perçus en hausse par les ménages. 41% des sondés estiment que le prix du mètre carré a plutôt augmenté ces 6 derniers mois, quand seulement 22% pensent au contraire qu’il a baissé. Et pour cause, à la fin juillet 2018, les prix dans l’ancien ont augmenté de 4% sur un an, d’après le dernier baromètre de Se Loger, quand, au même moment, l’inflation a, elle, progressé de 2,3%. Sur les 6 prochains mois, les ménages sont, à 44%, encore plus nombreux à anticiper la montée des prix de l’immobilier.

A lire aussi : Hausse des prix : est-ce encore le moment d'emprunter ?

L’inflation immobilière refroidit les ménages déjà propriétaires

Pour les vendeurs, la hausse des prix est en revanche une bonne nouvelle. Leur moral se redresse d'ailleurs nettement. En juin 2016, un quart seulement trouvaient la période propice à la mise en vente de leur bien. Ils sont 2 ans plus tard 44% à penser ainsi. Autre bonne nouvelle pour les vendeurs : la hausse des prix ne semble pas décourager les primo-accédants, 77% des sondés jugeant la conjoncture favorable pour cette partie de la population.

A l'inverse, l’inflation immobilière refroidit les ménages pour qui l’achat d’un logement peut plus facilement être reporté. C’est le cas des épargnants souhaitant réaliser un investissement locatif. Ils sont 62% à trouver la période propice à l’achat, soit 3 points de moins qu’en 2016. Mais ce sont surtout les ménages ayant pour projet d'acquérir une résidence secondaire qui se montrent les plus affectés par la hausse des prix des logements. Seuls 37% d’entre eux trouvent la situation économique favorable, contre 52% en 2016.

(1) Sondage réalisé par l’Ifop pour la Fnaim par internet, en juin 2018, auprès d’un échantillon composé de 1 000 individus âgés de 25 ans, dont 645 acquéreurs d’un bien immobilier au cours des 2 dernières années.