Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé lundi soir un accord avec le secteur bancaire français, qui s'est engagé à plafonner les frais d'incident pour les clients fragiles et à mieux promouvoir l'offre spécifique réservée à ce public.

« Pour les personnes les plus fragiles, celles qui ont accès à cette offre (spécifique), les frais d'incident bancaire ne pourront plus dépasser 20 euros par mois et 200 euros par an », a déclaré M. Le Maire, à l'issue d'une rencontre avec les représentants de la Fédération bancaire française.

Les banques ont aussi promis de promouvoir davantage l'offre bancaire « spécifique », réservée aux clients en difficulté financière, dont le nombre de bénéficiaires doit progresser de 30% en 2019, soit 130.000 personnes en plus, a annoncé le ministre.

L'auto-régulation plutôt que la législation

Ces engagements seront « vérifiés » (...) et « si jamais nous ne devions pas parvenir aux résultats que j'ai indiqué, nous en tirerions les conséquences législatives », a toutefois mis en garde M. Le Maire.

Créée en 2014 sous l'impulsion du législateur, « l'offre spécifique » doit être proposée par toutes les banques aux personnes en situation de fragilité financière. Elle prévoit un ensemble de services bancaires de base (tenue de compte bancaire, carte de paiement et de retrait, possibilité d'effectuer des virements et des prélèvements) au coût modéré de 3 euros maximum par mois.

Mais quatre ans après son lancement, cette offre ne profite en fin de compte qu'à 375.000 clients bancaires fragiles, soit à peine plus de 10% des personnes éligibles. « C'est trop peu », avait jugé dimanche M. Le Maire dans un entretien télévisé.