Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu sera-t-il bien mis en place au 1er janvier 2019 ? Après les doutes esquissés par Edouard Philippe, Emmanuel Macron, en voyage officiel en Finlande, a lui-même évoqué la réforme au conditionnel.

« J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme mais j’ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore avant de donner des directives finales. » A l’occasion d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre finlandais, à Helsinki, le président de la République Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de faire un point sur la mise en place du prélèvement à la source, à la mi-septembre, avant de valider le déploiement de ce nouveau mode de perception de l’impôt sur le revenu. Sa déclaration va dans le sens des propos du Premier ministre Edouard Philippe ce week-end, qui avait évoqué un « point » à venir sur le sujet.

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Lors de cette conférence de presse, un journaliste de RTL a ainsi comparé la France et la Finlande, où l’impôt est de longue date perçu à la source, directement sur les revenus. Emmanuel Macron a ainsi profité de l’exemple finlandais pour démentir l’extrême complexité du prélèvement à la source, « que certains veulent présenter comme une montagne ».

Macron : « je n’ai pas d’idée préconçue »

Cependant, à la différence du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin qui se montre très ferme sur le calendrier du prélèvement à la source dans ses déclarations, Emmanuel Macron a choisi d’employer le conditionnel : « Si je pensais qu’il ne fallait pas faire cette réforme, si j’avais des certitudes établies, j’aurais décidé il y a un an de l’abandonner. Simplement, je suis extrêmement vigilant au sujet de sa bonne exécution. » [Propos tenus à la 18e minute dans la vidéo ci-dessous, NDLR]

« Je veux voir en détail ce que ça veut dire pour chaque salarié, comment les problèmes vont être réglés, quelle sera l’expérience [pour les contribuables]… Je n’ai pas d’idée préconçue », a poursuivi le président de la République, répétant qu’il a « besoin d’une série de réponses très précises pour être sûr de ce que nos concitoyens vivront si l’on décide de le mettre en place ». Avant de conclure : « Je ne peux pas vous donner la réponse finale avant d’avoir eu les clarifications finales. »

Darmanin : « aucun problème »

Suite à la déclaration d'Emmanuel Macron, le ministre de Comptes publics Gérald Darmanin a publié une courte vidéo sur Twitter où il tient un discours rassurant sur cette mise en place : « Aujourd'hui, techniquement, (...) il n'y a aucun problème pour la mise en place du prélèvement à la source. Et je répondrai à d'autres questions que se posent peut-être le président de la République et le Premier ministre : sur les réductions et crédits d'impôt, sur les petites entreprises, sur les particuliers employeurs, sur la façon dont les gens vont recevoir leur feuille de paie (...). J'aurai l'occasion la semaine prochaine de répondre aux interrogations du président de la République. » Du côté de Bercy, l'objectif reste sans ambiguïté un lancement du prélèvement à la source dès janvier 2019, en respectant le calendrier établi.

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