Le marché français de l'assurance-vie a encore gagné en tonus en juillet avec une collecte nette de 3 milliards d'euros qui prolonge un premier semestre déjà dynamique, a indiqué mercredi la Fédération française de l'assurance (FFA).

En juillet, les dépôts réalisés par les épargnants sur ce placement ont atteint 12,4 milliards d'euros et les retraits ont représenté 9,3 milliards, d'où une collecte nette d'environ trois milliards, selon les chiffres provisoires dévoilés par la fédération dans un communiqué.

Ce niveau de collecte marque une nette accélération par rapport aux autres mois de 2018 et se révèle également meilleur qu'en juillet 2017, durant lequel les dépôts avaient dépassé les retraits à hauteur de 2,7 milliards.

« Le mois de juillet est en règle générale un bon mois pour l'assurance-vie. Les assurés réalisent des arbitrages au sein de leur patrimoine avant les vacances », a souligné Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, tout en notant « qu'il faut remonter à juillet 2015 pour enregistrer un résultat supérieur » à trois milliards pour la collecte nette.

Plus de 15 milliards en 2018

En cumulé sur les sept premiers mois de l'année, le montant des cotisations collectées par les sociétés d'assurance s'est élevé à 84,8 milliards d'euros, soit plus que les 80,1 milliards d'euros engrangés sur la même période en 2017. Les prestations versées par les assureurs ont quant à elles représenté 69,5 milliards d'euros.

La collecte nette réalisée entre janvier et fin juillet représente ainsi 15,3 milliards, soit bien davantage que les 4,8 milliards encaissés sur les sept premiers mois de 2017.

« Les ménages français sont plutôt dans une phase de renforcement de leur épargne. Les incertitudes économiques et sociales les conduisent à privilégier le Livret A et l'assurance vie qui sont des valeurs refuges. Ce processus devrait se poursuivre dans les prochains mois », souligne M. Crevel. Selon lui, « la menace inflationniste incite dans un premier temps les ménages à accroître leur effort d'épargne. Par ailleurs, le prélèvement à la source par son caractère anxiogène peut également conduire à augmenter cet effort ».

Un euros sur 3 sur des unités de compte

Depuis le début de l'année, 29% des cotisations, soit 25 milliards d'euros environ, ont été versés sur des supports dits en unités de compte, qui ne donnent aucune garantie à l'épargnant de conserver l'argent investi, mais lui promettent des rendements potentiellement supérieurs.

La grande majorité des assureurs tentent en effet ces derniers mois de gonfler les placements en unités de compte car les fonds dits « euros », qui restent dominants et garantissent le capital investi, rapportent de moins en moins d'année en année dans un contexte de taux d'intérêt bas, forçant les compagnies à mettre de côté d'importantes réserves imposées par la réglementation.

Au total, l'encours des contrats d'assurance-vie s'élevait fin juillet à 1.712 milliards d'euros, en progression de 3 % sur un an, confortant la place de ce placement comme premier produit d'épargne en France.