Les économies prévues sur les aides au logement, notamment une revalorisation moindre que l'inflation, sont cohérentes avec l'idée de « donner plus à ceux qui ont le plus besoin », a déclaré lundi Julien Denormandie, secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires.

Le Premier ministre Edouard Philippe a détaillé dimanche les grandes lignes du budget 2019, qui sera présenté fin septembre. Elles prévoient notamment d'augmenter les aides personnalisées au logement (APL) à un niveau moindre que l'inflation.

« Les allocations logement (...) vont augmenter, elles ne vont ni diminuer, ni stagner », a répété Julien Denormandie à la presse, en marge d'un déplacement à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Pour autant, avec une revalorisation de 0,3% l'an prochain, les APL - de même que les pensions de retraite et les allocations familiales - seront loin de suivre la hausse des prix qui dépasse actuellement 2%.

« Mettre le travail au centre de tout »

« C'est un budget (...) qui correspond à des choix politiques forts », a défendu Julien Denormandie, évoquant comme d'autres ministres l'idée de « mettre le travail au centre de tout » avec par exemple la suppression des cotisations sur les heures supplémentaires. Le secrétaire d'Etat a également promis que les choix du gouvernement permettraient de « donner plus à ceux qui ont le moins », mettant l'accent sur la promesse d'augmenter fortement l'allocation pour les adultes handicapés.

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat, l'exécutif a été critiqué à de multiples reprises par l'opposition de gauche et certaines associations pour ses choix budgétaires sur les APL. A l'été 2017, les premiers temps du quinquennat avaient été marqués par la décision d'abaisser de 5 euros par mois les APL. Par la suite, l'exécutif s'est abstenu de revaloriser ces aides sur l'évolution moyenne des loyers en 2018.

« Contemporanéité » des APL

Outre la revalorisation inférieure à l'inflation en 2019, le gouvernement compte par ailleurs économiser un milliard d'euros sur les APL en instaurant l'an prochain la « contemporanéité », c'est-à-dire calculer leur montant à partir des revenus actuels du bénéficiaire et non plus ceux remontant à deux ans plus tôt.

Les économies prévues par l'exécutif se basent sur l'idée que les revenus de 2019 seront globalement plus élevés que ceux observés 2 ans auparavant : cela réduira mécaniquement le montant des aides leur étant conditionnées. Cette réforme permettra de mettre fin à une situation « aberrante », dans laquelle les aides ne correspondent pas à la situation réelle des personnes, a assuré lundi Julien Denormandie.