Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a assuré lundi que le prélèvement de l'impôt à la source serait bien mis en œuvre dès la fin janvier 2019, lors d'une interview sur RMC.

« Non, ce n'est pas repoussé », a-t-il déclaré alors que le Premier ministre Edouard Philippe a promis de faire « le point » d'ici quelques semaines sur le changement de mode de collecte, dans un entretien au Journal du Dimanche. « C'est une réforme complexe, qui demande beaucoup de travail », a précisé Gérald Darmanin. « On aura des réunions tout le mois de septembre. »

« Nous ferons le prélèvement à la source. Simplement il est légitime que le Premier ministre prenne toutes les précautions nécessaires pour s'assurer » que cette réforme « se fasse dans les meilleures conditions », a indiqué pour sa part le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

« Il n'y a rien qui bloque »

« La machine est lancée (...) Elle ne peut plus s'arrêter, elle ne doit plus s'arrêter dès lors qu'on estime, et c'est la réalité de cette réforme, qu'elle est bénéfique pour nos concitoyens et qu'elle est mûre et robuste », a encore fait valoir le directeur général des finances publiques, Bruno Parent, lors d'une interview sur France Info. « Il n'y a rien qui bloque », a-t-il ajouté.

Lancée sous le quinquennat précédent, la réforme a été retardée d'un an par l'exécutif actuel. Depuis plusieurs jours, les contribuables voient arriver dans leur boîte aux lettres leur avis d'imposition 2018, ultime étape avant l'instauration de l'impôt à la source dans quatre mois. L'impôt sera collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement.

La crainte de possibles failles

La mise en œuvre du dispositif a suscité la préoccupation de chefs d'entreprise et de syndicats, qui s'inquiètent de possibles failles ou angles morts. La France compte près de 38 millions de foyers fiscaux.

Le gouvernement a déjà procédé à des ajustements ces dernières semaines : début juillet, il a ainsi annoncé un report à 2020 du prélèvement à la source pour les employés de particuliers-employeurs, en raison du retard pris dans la mise en œuvre de la plateforme informatique dédiée aux déclarations de salaires.

Mi-août, l'exécutif a de nouveau revu sa copie en annonçant un mécanisme permettant aux entreprises de moins de 20 salariés de se décharger de la collecte de l'impôt, via le dispositif Titre emploi service entreprise (Tese), utilisé pour les cotisations Urssaf.