Le Premier ministre Edouard Philippe a promis de faire « le point » d'ici quelques semaines sur la mise en œuvre du prélèvement de l'impôt à la source, prévue le 1er janvier, dans un entretien au Journal du Dimanche.

Interrogé sur la possible « inquiétude » que pourrait susciter l'application de cette réforme amenée à bouleverser la collecte de l'impôt dans l'Hexagone, Edouard Philippe a défendu l'idée de « faire les réformes quand on les croit bonnes pour le pays ». Lancée sous le quinquennat précédent, la réforme a été retardée d'un an par l'exécutif actuel, « parce que nous voulions être sûrs qu'elle serait mise en œuvre dans de bonnes conditions », a souligné le Premier ministre.

Ce dernier a toutefois promis que « nous ferons le point sur la préparation de cette réforme dans les prochaines semaines », sans en dire plus dans l'immédiat.

Déjà des ajustements

Depuis plusieurs jours, les contribuables voient arriver dans leur boîte aux lettres leur avis d'imposition 2018, ultime étape avant l'instauration de l'impôt à la source dans quatre mois. L'impôt sera collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement. Mais la mise en œuvre du dispositif a suscité la préoccupation de chefs d'entreprise et de syndicats, qui s'inquiètent de possibles failles ou angles morts. La France compte près de 38 millions de foyers fiscaux.

Le gouvernement a déjà procédé à des ajustements ces dernières semaines : début juillet, il a ainsi annoncé un report à 2020 du prélèvement à la source pour les employés de particuliers-employeurs, en raison du retard pris dans la mise en œuvre de la plateforme informatique dédiée aux déclarations de salaires.

Mi-août, l'exécutif a de nouveau revu sa copie en annonçant un mécanisme permettant aux entreprises de moins de 20 salariés de se décharger de la collecte de l'impôt, via le dispositif Titre emploi service entreprise (Tese), utilisé pour les cotisations Urssaf.