Une vingtaine de militants bretons ont érigé dimanche une barricade symbolique pour dénoncer un projet immobilier prévu à la place d'un camping municipal en bord de mer à Saint-Malo.

« Stop au bétonnage », « Loi littoral ou pas ? », pouvait-on lire sur des banderoles. Ou encore, sur des planches utilisées pour cette barricade, « On n'est pas toute.s née.s sous du 5 étoiles ».

La mairie de Saint-Malo a vendu en 2016 un camping municipal, d'une superficie de 15.000 m2, situé face à la mer, au-dessus de la plage du Minihic, à un groupe hôtelier malouin qui y prévoit notamment la construction d'un hôtel spa 5 étoiles.

« L'objectif symbolique est pour nous de déclarer cette zone comme une zone à défendre », a expliqué à l'AFP Ewan Thébaud, porte-parole du collectif indépendantiste breton Dispac'h (« Révolution » en breton). « On chasse clairement les classes populaires pour y mettre des gens aisés », a estimé le porte-parole.

Ce type de projet « participe au rejet des élus. Du coup, les gens n'y croient plus et c'est dangereux » au plan politique, a-t-il ajouté. Depuis le printemps, le collectif a lancé une campagne contre « le tout-tourisme et la spéculation immobilière » dans plusieurs communes littorales bretonnes.

Plus globalement, Dispac'h dénonce la dépendance des territoires côtiers bretons à l'économie touristique, avec des « villages vidés de leur vie plus de la moitié de l'année », qui « voient fuir les services publics et disparaître les dynamiques et initiatives locales ».