Les DAB disparaissent des campagnes françaises. L’Etat peut-il enrayer ce phénomène au nom de l’égalité d’accès aux espèces ? Un sénateur a récemment posé la question au gouvernement.

L’Etat compte-il prendre des mesures pour lutter contre la disparition des distributeurs automatiques de billets (DAB) dans les communes rurales ? C’est en substance la question posée en mai dernier par le sénateur centriste de l’Eure, Hervé Maurey. En effet, selon le parlementaire, « en 2016, la France comptait 1 200 distributeurs en moins par rapport à 2015, soit 2 % du parc total (à hauteur de 57 000) ». Un phénomène qui touche avant tout les « communes rurales » et participe à leur « désertification », poursuit le sénateur.

Le ministère de la cohésion des territoires lui a répondu début août. Une texte qui débute par un rappel : les groupes bancaires sont « seuls chargés de définir les choix stratégiques et opérationnels sur l’organisation de leurs réseaux ». « (…) La présence de distributeurs automatiques de billets (DAB) sur le territoire n’est pas régie par des obligations de services publics à la charge des établissements bancaires, quel que soit le réseau », poursuit-il. En résumé : en la matière, les banques, entreprises privées, peuvent agir comme bon leur semble.

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La Poste en première ligne

Comment, dans ce cas, assurer un accès égal des Français à l’argent liquide ? Pour cela, l’Etat se repose sur La Poste et ses 9 000 points de contact en zone rurale. « (…) La plupart de ses bureaux de poste [offrent] l'accès à un DAB permettant à toute personne de retirer des espèces », rappelle le gouvernement. « De plus, dans les agences postales communales et dans certains relais postes commerçants, il est possible d'effectuer des retraits de dépannage, à hauteur de respectivement 350 et 150 euros (…) ». Une possibilité toutefois réservée aux seuls clients de La Banque Postale.

Mais le ministère de la cohésion entre les territoires rappelle également l’existence d’un article du code général des collectivités territoriales qui autorise les communes rurales à financer le maintien ou l’implantation d’un DAB, ou d’un distributeur interne placé chez un commerçant, voire dans une maison de services au public (MSAP), « lorsque l'initiative privée est défaillante ou insuffisante pour assurer la création ou le maintien d'un service nécessaire à la satisfaction des besoins de la population ». « Un dispositif fortement soutenu par l'État et auquel participent les opérateurs nationaux », conclut la réponse.