La Banque centrale européenne a décidé vendredi de lever l'aide exceptionnelle dont bénéficient les banques grecques pour se refinancer à son guichet, conséquence attendue de la sortie au mois d'août d'Athènes du plan d'aide européen.

La Grèce, qui a renoué avec la croissance en 2017, après neuf ans d'une profonde récession, doit définitivement quitter le 20 août la tutelle de ses créanciers. La décision vendredi de la BCE, qui va s'appliquer à compter du 21 août, signifie que les banques grecques - ou venant d'autres pays - qui pouvaient lors de leurs opérations de refinancement apporter depuis juin 2016 en garantie auprès de la BCE des titres de l'Etat grec, malgré leur profil de risque élevé, ne pourront plus le faire.

En théorie, ces banques pourront continuer à bénéficier des crédits par la BCE accordés au jour le jour mais à condition de reconstituer un stock d'autres garanties suffisantes. Hypothèse la plus probable, les banques grecques vont se retourner auprès de la Banque nationale de Grèce dans le cadre du dispositif des prêts d'urgences (ELA), dont le tarif est plus élevé qu'au guichet de la BCE.

L'encours actuel de l'ELA aux banques grecques est d'environ 5 milliards d'euros et devrait par conséquent augmenter, mais en restant loin du niveau record au-dessus de 90 milliards d'euros tel que fixé l'été 2015 par la BCE au pire moment de la crise de la dette grecque.

Les banques grecques ont par ailleurs un encours de 8 milliards d'euros de crédits à long terme obtenus de la BCE à bon marché, les TLTRO, pour lesquels elles vont devoir également apporter un nouveau paquet de garanties acceptables pour continuer à en bénéficier.

Pas de QE pour la Grèce

Fin juillet, le président de la BCE, Mario Draghi a par ailleurs confirmé que la Grèce n'intégrera pas le programme de rachat de dette publique lancé début 2015 pour soutenir l'économie en zone euro, le « QE », en raison de la qualité insuffisante des titres émis par Athènes. Confiante dans la santé de l'économie et le retour de l'inflation, la BCE anticipe d'arrêter ses rachats nets de dette à la fin de l'année.