Le projet de loi Pacte qui prévoit la privatisation du groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens (Roissy, Orly,..), est « équilibré » s'il est maintenu en l'état, a jugé mardi Augustin de Romanet, qui voit l'opération se dérouler au deuxième trimestre 2019.

« Le texte tel qu'il est là aujourd'hui est équilibré dans la mesure où il prévoit un certain nombre de pouvoirs de l'Etat pour les missions de service public », a déclaré le PDG du groupe ADP. « La réunion de l'exploitation et du foncier est maintenue, ce qui permet au gestionnaire de l'aéroport de le gérer de façon optimale », a-t-il ajouté. « C'est une bonne opération, en tout cas, ça peut être une bonne opération si le texte ne sort pas en lambeaux du Parlement », a-t-il mis en garde lors d'une conférence de presse sur les résultats du groupe.

Selon lui, l'opération devrait avoir lieu au deuxième trimestre 2019. « Le petit délai de deux mois qui pourrait survenir de la loi Pacte ne changera pas le calendrier qui de toute façon aurait été celui d'une opération plutôt dans la deuxième moitié du premier semestre 2019 », a-t-il estimé. Le gouvernement, qui détient 50,6% du capital du gestionnaire des aéroports parisiens, a annoncé en juin qu'il allait ouvrir la voie à une privatisation d'ADP notamment dans le cadre de la loi Pacte sur la croissance des entreprises.

L'Etat se désengagera aussi d'Engie et de La Française des Jeux

Augustin de Romanet a souligné que le texte pérennise le système de caisse aménagée, ce qui est « capital pour donner de la visibilité à ceux qui investissent dans l'entreprise », selon lui. Ce système permet d'engranger séparément les taxes aéroportuaires et les revenus provenant des commerces implantés sur les aéroports. Il a également souligné que le texte confirme la détention dans les mêmes mains des aéroports d'Orly, du Bourget et de Roissy-Charles de Gaulle, ce qui « permet de maintenir le système aéroportuaire francilien ».

La loi Pacte doit permettre à l'Etat de céder ses parts dans trois entreprises emblématiques : ADP (ex-Aéroports de Paris), Engie (ex-GDF) et la Française des jeux. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a évoqué mardi un possible report de l'examen à l'Assemblée nationale de ce projet de loi en raison de l'affaire Benalla.