Une récente étude souligne que les jeux en ligne sont plus addictifs que les jeux « traditionnels ». Plus d’un joueur sur 10 a un comportement « excessif » et « dangereux ».

Huit ans après l’ouverture d’une offre légale de jeux d’argent sur internet, ces derniers attirent des sommes conséquentes. Ils représentent désormais 10% de l’ensemble des dépenses de jeux d’argent. En 2017, 5% des Français âgés de plus de 18 ans jouent de l’argent en ligne, d’après l’Observatoire des jeux, qui se base sur les données fournies par la FDJ et l’Arjel. Cela représente entre 2,4 et 2,9 millions de personnes. Et parmi eux, plus d’un sur 10 pratiquerait les jeux d’argent avec excès. C’est ce qu’il ressort de la récente étude de l’Observatoire, dont les résultats ont été dévoilés dans sa note de juillet (1).

En effet, d’après le sondage, 13% des parieurs en ligne jouent de façon « excessive » et sont en « grande difficulté ». 9,4% sont classés comme des joueurs à risque modéré et 19% présentent un risque faible de développer une pathologie. Selon le type de jeu, la proportion de joueurs excessifs varie fortement. Ainsi, elle passe de 8,1% parmi ceux jouant principalement au loto, à 15,6% pour ceux préférant le poker. Pire : 36% des personnes faisant des paris sportifs en ligne ont un comportement dangereux, estime l’étude.

La part de joueurs excessifs a doublé en 5 ans

« Si la proportion de joueurs à risque modéré est restée stable en 5 ans [ils étaient 10,4% en 2012], la part des joueurs excessifs a significativement progressé », souligne l’observatoire. Et pour cause, elle a presque doublé puisque quelque 6,6% des joueurs étaient qualifiés d’excessifs en 2012. Pour l’observatoire, c’est à la fois l’augmentation de la fréquence, de la durée du jeu et des sommes pariées qui expliquent cette progression.

Concernant la dépense, la moitié des joueurs parient plus de 240 euros par an en 2017, contre 208 euros en 2012. Et en moyenne, ils dépensent 1 500 euros par an, « signe d’une grande disparité des pratiques et de la présence d’une minorité de joueurs très dépensiers », analyse l’étude. Concernant le temps accordé au jeu en ligne, là encore, les pratiques divergent selon les joueurs. En moyenne, ces derniers jouent à deux reprises dans la semaine. Mais un sondé sur 10 se connecte quotidiennement.

(1) Enquête e-Games France 2017 réalisée par l’Observatoire des Jeux et Médiamétrie, qui a porté sur 6 200 internautes majeurs ayant pratiqué un jeu d’argent au moins une fois au cours des 12 derniers mois. L’évaluation des pratiques problématiques de jeu repose dans cette enquête, comme dans les précédentes enquêtes en France, sur l’Indice canadien du jeu excessif qui mesure, selon neuf items, la fréquence de problèmes causés par les pratiques de jeu sur une échelle variant de 0 à 3.